Didier Lebbe sur Ryanair : “Michael O’Leary mène une guerre contre les aéroports traditionnels”

Didier Lebbe, secrétaire permanent de la CNE, est l’invité de Fabrice Grosfilley, dans + d’Actu, pour réagir à la décision de la compagnie aérienne à bas coût Ryanair de fermer temporairement sa base de Brussels Airport.

La compagnie aérienne Ryanair a décidé fermer temporairement sa base de Brussels Airport, ce qui touchera principalement les 44 stewards et 17 pilotes étrangers, basés à Bruxelles. Didier Lebbe, permanent CNE et habitué des dossiers autour du secteur aérien, n’est pas étonné de cette annonce de la part de Michael O’Leary, CEO de Ryanair. “Il mène une guerre contre les aéroports traditionnels et leurs taxes aéroportuaires. Il avait déjà fermé la base d’Athènes, il a supprimé des avions à Budapest, Berlin et Francfort en évoquant à chaque fois ces ‘taxes idiotes’, selon ses propos“, explique le représentant syndical. “On a l’impression que Ryanair revient au ‘low cost’ absolu et souhaite continuer à se développer dans des aéroports plus régionaux”.

Ryanair promet au personnel de cabine de choisir une nouvelle réaffectation dans un autre aéroport et pour les employés qui souhaiteraient rester à Bruxelles, ceux-ci seront réaffectés à Charleroi et des navettes seront prévues entre Brussels Airport et Gosselies, prévoit la compagnie aérienne. Selon Didier Lebbe, cette annonce de la compagnie aérienne n’aura pas un grand impact sur Brussels Airport : “Près de la moitié des vols de Ryanair en Belgique sont opérés avec des avions venant d’autres bases étrangères. Ces avions continueront de venir à Bruxelles, indique-t-il. “Il y aura moins de liaisons depuis Brussels Airport, mais il y en aura toujours”.

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Didier Lebbe se réjouit toutefois que la compagnie aérienne prévoit de relancer sa base de Brussels Airport d’ici au mois de mars, même s’il reste prudent : “On verra s’il le fait ou pas. (…) On sait que Ryanair est venu à Bruxelles en espérant la faillite de Brussels Airlines. Mais vu que Brussels Airlines sort la tête de l’eau, son plan est mis à mal”.

Les compagnies aériennes à bas coût sont-elles toutefois un modèle d’avenir ? “Si personne ne bouge, ce modèle va s’imposer partout. Ryanair est déjà devenue la première compagnie d’Europe, à cause d’un certain laxisme des États. Mais les États ne bougent pas trop… Les autres compagnies, qui ont les mêmes destinations, sont donc obligées de copier le modèle de Ryanair. Et ça, c’est un fléau pour l’aviation, estime le permanent CNE.

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Didier Lebbe confirme que les négociations autour des conditions salariales des employés de Ryanair en Belgique se poursuivent et qu’un préavis de grève est toujours en cours. “Nous voulons que Ryanair se comporte de manière digne et honnête vis-à-vis du personnel de Bruxelles”, demande-t-il.

Gr.I. – Photo : Belga/Pool Christophe Licoppe