Au moins 20 vols annulés à Brussels Airport suite à une grève chez Ryanair : “On arrive à une limite”

Les pilotes belges suivent leurs confrères français dans une nouvelle action de grève prévue ces samedi 23 et dimanche 24 juillet.

Ce week-end, les vols de la compagnie aérienne à bas coût Ryanair vont être fortement perturbés au départ et à l’arrivée de Brussels Airport et de Charleroi en raison d’une action de grève du personnel belge de l’entreprise. 82 vols au départ et vers ces aéroports ont déjà été annulés et plus de 12 000 passagers sont touchés actuellement, précise-t-on chez Ryanair. Au total, une soixantaine de vols devraient tout de même partir de Brussels Airport et de Charleroi.

Selon les données de Ryanair, 20 vols sur 60, soit un tiers, sont annulés à Brussels Airport. Cela représente cinq rotations, soit cinq départs et cinq arrivées, sur un total de 16 pour la journée de samedi et de 14 pour dimanche, a indiqué l’aéroport.

Les pilotes se mettent en grève pour les mêmes raisons qu’à l’occasion du mouvement social du mois de juin : ils demandent une revalorisation par rapport à leur salaire qui avait été diminué suite à la crise du Covid-19 en 2020 et 2021 et réclament le respect du droit du travail belge et la garantie d’un salaire minimum pour tous.

“Des tensions”

Face à ce mouvement de grève, le patron de Ryanair, Michael O’Leary, a menacé de quitter la Belgique. Serait-ce un coup de bluff ? Waldo Cerdan, ancien pilote et expert en aéronautique, explique qu’il s’agit surtout d’un moyen de pression. “Il y a des tensions avec le personnel et le patron met la pression“, explique-t-il.

Selon Waldo Cerdan, plusieurs événements expliquent cette crise dans le secteur aérien : “Il y a la crise du Covid-19 qui a mis énormément de pression sur les compagnies aériennes et sur le personnel. Il y a eu une distorsion de la compétitivité, par rapport aux compagnies du Golfe notamment, qui ont mis en congé sans solde leur personnel durant la pandémie. Enfin, il y a une perte des recettes pour les compagnies aériennes depuis l’ouverture du marché dans les années 1980. La tension est donc extrême, non seulement auprès du personnel des compagnies, mais aussi dans les aéroports”.

Est-on arrivé à la fin d’un modèle économique pour les compagnies à bas coût ? “Beaucoup d’indicateurs semblent le faire croire”, indique Waldo Cerdan. L’augmentation de la productivité et de la croissance ne semble pas infinie, selon cet expert qui estime qu’on arrive à “une limite”.

■ Interview de Waldo Cerdan, ancien pilote et expert en aéronautique, par Vanessa Lhuillier et Arnaud Bruckner dans Le 12h30 de BX1+

Photo : Belga/Anthony Dehez