Le policier impliqué dans l’accident mortel de Fabian remis en liberté sous conditions

L’information a été confirmée par son avocat, Me Sven Mary pour qui il s’agit “d’une sage décision dans un dossier affreux.”
Le policier de la zone de Bruxelles-Ouest (Jette/ Ganshoren/Koekeblerg/Molenbeek-Saint-Jean/Berchem-Sainte-Agathe), placé sous mandat d’arrêt dans le cadre du dossier sur la course-poursuite qui a coûté la vie au petit Fabian à Ganshoren, a été libéré mercredi matin sous conditions par la chambre des mises en accusation.
Le 2 juin, Fabian, 11 ans, rentrait chez lui en trottinette électrique lorsque la police a voulu le contrôler car il était trop jeune pour conduire un tel engin. L’enfant a alors pris la fuite pour une raison indéterminée et les policiers se sont lancés à sa poursuite en voiture jusque dans le parc Elisabeth, où le véhicule l’a percuté. L’enfant a été transporté à l’hôpital, où il a succombé à ses blessures. Le parquet de Bruxelles a confié l’enquête sur l’accident au Comité P. Cette enquête a déjà révélé que, contrairement à leurs déclarations, les policiers n’avaient activé ni la sirène ni les gyrophares pendant la course-poursuite. Le conducteur de la voiture de police a alors été interpellé et placé sous mandat d’arrêt sous surveillance électronique. Le policier a été inculpé d’entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort. La chambre du conseil avait décidé le 13 juin de prolonger la détention du mis en cause d’un mois, toujours sous bracelet électronique, mais l’intéressé avait fait appel. Selon ses avocats, Mes Maxime Lauria et Sven Mary, les charges et la privation de liberté sont exagérées.
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Les informations du parquet concernant l’enquête, et notamment le fonctionnement des gyrophares et de la sirène, sont également prématurées aux yeux des avocats La défense du policier avait demandé lundi à la chambre des mises en accusation de libérer son client sous conditions et avait elle-même formulé 10 conditions. La chambre des mises a donc fait droit à leur demande en libérant l’agent sous conditions mercredi matin. “Ce sont les conditions que nous avions proposées, en tant que défense”, explique Me Mary. “Il pourra ainsi reprendre le travail mais uniquement pour des tâches administratives et aucune intervention. Ce ne serait pas opportun pour l’instant. Il ne peut également entrer en contact avec la partie civile à moins que la demande n’émane de leur part. Mon client est par ailleurs prêt à rencontrer la famille.” Me Mary évoque une décision juste et sage dans une affaire terrible. “Tout d’abord pour cette famille, qui a perdu un enfant. Mais aussi pour mon client, qui devra apprendre à vivre avec cet accident mortel. Il ne devrait pas y avoir de course au drame dans cette affaire.”
Belga