Bientôt la fin du CST ? Face à une meilleure situation sanitaire, les demandes politiques s’accumulent
Le Covid Safe Ticket va-t-il bientôt disparaître ? La pression est de plus en plus forte pour son abandon. Et ce alors que les débats sur la vaccination obligatoire vont prochainement se terminer à la commission Santé de la Chambre. On fait le point sur ces différents dossiers.
Dès le vendredi 18 février, le baromètre Covid imaginé par le Comité de concertation passera en code orange. Des assouplissements des mesures sanitaires sont prévues, comme la fin de l’heure de fermeture pour l’horeca, la réouverture de la vie nocturne ou l’autorisation d’organiser des événements publics avec une certaine jauge de spectateurs. Toutefois, le Covid Safe Ticket restera imposé aux entrées des bars, restaurants, concerts et autres événements.
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Instauré en octobre 2021 pour assurer la réouverture de certains établissements et faire grimper le taux de vaccination au sein de la population, ce CST ne fait toutefois plus l’unanimité. Le ministre-président flamand Jan Jambon (N-VA) s’est prononcé dès vendredi dernier, lors du Codeco, pour l’abandon de cet outil, quelques jours après des déclarations similaires de la part du vice-Premier ministre Georges Gilkinet (Ecolo).
Le bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close (PS) est sur la même longueur d’onde : “Le CST vit ses derniers moments”, a-t-il déclaré lundi sur La Première. Le président du PS Paul Magnette a embrayé ce mardi sur Bel RTL : “On doit pouvoir se passer du CST d’ici début mars”, a-t-il clamé. Les voix sont donc de plus en plus nombreuses pour la fin du CST ou, du moins, le passage rapide en code jaune du baromètre Covid, un code qui permettrait la suspension du CST.
Le gouvernement bruxellois pour la suspension du CST
Sur le plan scientifique, plusieurs experts ont déjà confirmé ces dernières semaines l’inefficacité du Covid Safe Ticket, principalement en raison de la vague de contaminations du variant Omicron, plus contagieux, mais moins virulent. Du côté de la Cocom, la responsable de la lutte contre le Covid-19 Inge Neven confirme que plusieurs experts suivis annoncent une baisse plus importante des cas et des hospitalisations pour Covid d’ici à la mi-mars, permettant ainsi le passage du baromètre en code jaune. Mais elle précise : “On verra ce qu’il en sera vraiment à ce moment-là”.
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Au niveau bruxellois, la fin du CST est également prônée. Selon le quotidien La Libre Belgique, le ministre bruxellois de la Santé Alain Maron (Ecolo) a mis ce sujet sur la table du gouvernement régional jeudi dernier. Il souhaite que ce Covid Safe Ticket soit suspendu d’ici début mars. Mais cet outil fait actuellement l’objet d’un accord de coopération entre les Régions et le fédéral. Pour éviter de briser cet accord et de négocier avec le fédéral, le gouvernement bruxellois souhaiterait plutôt négocier lors du prochain Comité de concertation, prévu début mars, un passage rapide du baromètre Covid en code jaune.
La vaccination obligatoire a du plomb dans l’aile
Ces discussions interviennent alors que la Commission Santé de la Chambre va conclure ce mercredi ses auditions sur la vaccination obligatoire contre le Covid. Et il se confirme que cette mesure est loin d’être majoritaire. Peu d’experts entendus se sont en effet déclarés favorables à la vaccination obligatoire, surtout en raison du contexte autour du variant Omicron. Dans La Capitale, les chefs de groupe du PS, du MR, d’Ecolo, du cdH et du PTB confirment qu’ils ne soutiennent pas cette proposition de vaccination obligatoire tant pour l’ensemble de la population belge, que pour le personnel des soins de santé.
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Les travaux de la commission autour de ces mesures sanitaires vont se poursuivre ces prochains jours. La commission va notamment demander des avis au Conseil Supérieur de la Santé (CSS) ou au comité consultatif de bioéthique pour connaître la pertinence de transformer le CST en pass vaccinal, comme en France actuellement.
La campagne de vaccination, elle, se poursuit en attendant. En Région bruxelloise, le Cocom annonce que 1 500 à 2 000 personnes reçoivent encore chaque semaine une première dose du vaccin contre le Covid-19. Et 60% des personnes admissibles à une dose booster ont obtenu cette dose jusqu’aujourd’hui.
Le Covid-19 tue toujours
La majorité politique semble donc contre le CST, mais la situation sanitaire permet-elle vraiment son abandon ? L’épidémie de Covid-19 est en tout cas bien en baisse. Tous les indicateurs sont en baisse, tant à Bruxelles qu’en Belgique. Dans la capitale, le taux de reproduction du virus est de 0,61, ce qui veut dire qu’une personne positive au Covid-19 contaminer en moyenne 0,61 autre personne. Quand ce chiffre est en dessous de 1, cela signifie que l’épidémie diminue. Même si le taux de positivité reste élevé : plus de 25% de tests positifs sur près de 6 500 tests réalisés quotidiennement dans la capitale.
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Selon Inge Neven, la population bruxelloise a connu “une bonne immunité collective” face au variant Omicron. Sur les six derniers mois, 282 000 personnes ont été testées positives au Covid-19 dans la capitale, dont 41% de non-vaccinés et 14% de vaccinés avec la dose booster. “Mais la majorité des tests positifs datent de ces deux derniers mois”, précise Inge Neven. “Nous avons certainement une bonne immunité collective à Bruxelles grâce aux vaccins, notamment chez les personnes les plus fragiles, et suite aux dizaines de milliers de contaminations, qu’elles aient été confirmées par un test positif ou non”.
Les hospitalisations pour Covid et les admissions en soins intensifs sont également en baisse, alors que les décès sont en légère hausse. Si le variant Omicron est moins virulent, il peut toujours mener à des décès, et ceux-ci sont plus importants chez les plus âgés. Sur les deux dernières semaines, 78 décès pour Covid-19 ont été enregistrés en Région bruxelloise, dont 55 parmi les plus de 75 ans. Le virus peut donc toujours faire des dégâts, confirmant l’importance de la vaccination, rappelle la Cocom.
Grégory Ienco – Photo : Belga/Jonas Roosens