Le bulletin d’Ans Persoons: moins d’un an pour se faire connaître

Le bulletin d’Ans Persoons, Vooruit, Secrétaire d’Etat à la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de l’Urbanisme et du Patrimoine, des Relations européennes et internationales, du Commerce extérieur, de la Lutte contre l’Incendie et l’Aide médicale urgente.

Analyse Michel Geyer

Note globale

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Action : 25/50

La démission en juin dernier de Pascal Smet l’a propulsée au Gouvernement. Il lui a fallu épouser ses compétences, reprendre son cabinet et se faire (re)connaître. Le fait qu’elle gère déjà l’Urbanisme à la Ville de Bruxelles comme échevine l’a certainement aidée. Mais pas au point de débloquer certains dossiers. Ainsi la réforme du Règlement régional d’urbanisme (RRU rebaptisé Good Living) coince en Gouvernement au moment d’écrire ces lignes. Et le Conseil d’Etat ne s’en est pas encore mêlé. Pour autant, elle et son prédécesseur Pascal Smet ont fait avancer certaines choses, à commencer par l’imposition de délais pour remettre les documents de renseignements urbanistiques.

Parce qu’une ville comme Bruxelles est vivante, Smet et Persoons ont assumé une réflexion sur la densification des quartiers, au grand dam de communes comme Woluwe-Saint-Pierre. Certaines réalisations peuvent paraître anecdotiques mais ont un impact sur la vie en ville, par exemple le Plan Lumière. Et un autre pour éclairer les façades de bâtiments emblématiques avec de l’électricité renouvelable. Ou encore, la réalisation d’un inventaire des ascenseurs à valeur patrimoniale. Bruxelles a aussi mené une réflexion sur la place des symboles coloniaux dans son espace public.

En succédant à Pascal Smet, Ans Persoons hérite aussi de compétences internationales. Lui qui a été emporté par une invitation de représentants iraniens ne le conteste pas : il faut éviter les contacts avec les régimes totalitaires. C’était d’ailleurs écrit dans l’accord de majorité.

Pour le reste, Bruxelles a avancé sur sa candidature de capitale culturelle en 2030, elle a travaillé au développement de marchés africains. Non sans irriter l’opposition et les milieux entrepreneuriaux en décrétant une « pause 2024 » dans les subsides de participation à des salons qui leur permettent de se faire connaître.

Vision : 20/25

Intérêt aussi pour l’ancien

Rond-point Schuman, plan Good Living… sur le fond des dossiers rien ne différencie vraiment Ans Persoons de Pascal Smet. Les deux habitent la Ville de Bruxelles, où elle siégeait comme échevine lorsque la chute de son collègue de parti l’appelle au Gouvernement.

Pour marquer sa différence avec son prédécesseur, elle affiche un intérêt pour le « vieux » patrimoine. Là où Smet aimait poster des photos de projets immobiliers modernes et souvent étrangers en les qualifiant d’inspirants, Persoons se positionne devant d’anciennes bâtisses. D’abord le Palais Stoclet, dont elle veut forcer les propriétaires à le rendre accessible au public. Puis le Pavillon chinois et la Tour japonaise, pour lesquels elle assigne la Régie des bâtiments afin de précipiter leur restauration.

Communication : 18/25

Moins clivante que Smet

Pas forcément facile de succéder à quelqu’un comme Pascal Smet, son flamboyant prédécesseur et souvent chouchou des médias. Tous deux incarnent un socialisme urbain et moderne. Celui de ceux qui se sentent plus bruxellois néerlandophones que flamands. Pour elle, fini les tentatives de s’inventer un nom de parti type One Brussels. Persoons siège pour Vooruit Brussels.

Les faits lui ont plutôt souri. La polémique qui mènera au départ de Fouad Ahidar (lequel compare la politique d’Israël en Palestine à la Shoah et voit dans l’attaque du Hamas une « petite réponse ») est expédiée après être qualifiée de « connerie ». Et l’intéressé fait sécession sans que cela ne fasse trembler qui que ce soit.

Son pari semble le même que celui de tous les partis néerlandophones à Bruxelles : gagner des voix chez les électeurs francophones en leur proposant une alternative aux autres formations.

Une fierté

Un regret

Lors de cette législature, je suis très fière des avancées et nouvelles mesures urbanistiques décidées par le Gouvernement bruxellois : GoodLiving (RRU), adaptations du CoBAT, Réforme des charges d’urbanisme, 25% de logements sociaux imposés dans les grands projets. L’urbanisme devient un instrument social et environnemental.

Je suis en revanche déçue de la situation des travaux du métro 3 sous cette législature qui n’ont pas avancé au rythme espéré.

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