Le bulletin de Sven Gatz: perd des points collectivement

Le bulletin de Sven Gatz, Open VLD, ministre en charge des Finances, du Budget, de la Fonction publique, de la Promotion du Multilinguisme et de l’Image de Bruxelles.

Analyse Michel Geyer

Note globale

0
/100

Action : 17/50

Il est sans doute l’un de ceux qui a dû réaliser le plus de compromis sous cette législature. Seul représentant libéral dans un attelage socialiste et écologiste, le ministre des Finances et du Budget a dès le début pris le temps d’expliquer comment et pourquoi il acceptait qu’on creuse un peu plus encore la dette bruxelloise. « Investissements stratégiques immunisés » du calcul global, « taux d’intérêts bas auprès des banques » et inévitablement « plan » pour la gestion. Mais rien n’y fait, on n’y croit guère. La dette bruxelloise apparaît trop élevée et même l’agence Standaard & Poor’s dégrade la note régionale, la passant de A+ à AA-.

Gatz peut jurer avoir tenu la promesse de l’accord de majorité de ne pas hausser la charge fiscale des ménages, les communes n’en ont pas toutes fait de même, « certains prélèvements régionaux ont aussi augmenté » confesse un observateur avisé, avant de détailler: « l’élasticité des impôts régionaux prélevés sur l’IPP est telle que les prélèvements progressent ». Bref, la capitale n’est pas épargnée par la crise du pouvoir d’achat.

Plume à son chapeau : la hausse en 2022 de l’abattement pour les nouveaux propriétaires. Mais (voir par ailleurs) l’accès à la propriété demeure un rêve inaccessible pour beaucoup. Et les mesures mises en place par la Région sont donc insuffisantes. Son énergie pour refinancer certains parastataux et outils régionaux a été appréciée par les acteurs, notamment au moment de la crise Covid.

On ne peut toutefois pas ne pas lui retirer de points sur SmartMove, cette taxe au kilomètre brandie par la Région à la formation du gouvernement et fissa recalée par les navetteurs.

Puisque les finances sont une compétence transversale et que la dette profite aux budgets de ses collègues Ministres qui peuvent annoncer mesures et subsides, la perte de points est partagée collectivement. Mais le ministre des Finances en est forcément impacté dans sa cote.

Vision : 15/25

Le mouvement perpétuel

Accessible, calme même dans la tempête Covid, Sven Gatz est perçu comme un bon connaisseur de ses dossiers, y compris par ses adversaires ou les observateurs neutres. Lorsqu’il le peut, il aime évoquer le bilinguisme et même le multilinguisme en lequel il croit et pour lequel il pousse des initiatives à chaque fois que cela lui est possible. On en oublierait presque qu’il a débuté sa carrière à la Volksunie aux côtés de nationalistes flamands. C’est sans doute cela sa vision de Bruxelles et de la politique : une forme de souplesse et de mouvement permanent. A l’image d’une Ville-Région qu’il affectionne visiblement.

Communication : 16/25

Un technicien jongleur

Pas facile d’exister quand on est en charge du budget, une compétence technique et même austère. Mais il joue le jeu, répond aux interviews courtes sur un trottoir en sortie de Gouvernement, ou plus longue lorsqu’on l’invite. Sans avoir peur de débattre avec l’opposition (qui pour rappel est en grande partie… libérale comme lui).

Pour sortir de ce costume de comptable, Gatz rappelle qu’il parle le français et rêve de voir tous les Bruxellois multilingues à 18 ans. Si certains sourient en se souvenant d’une promesse similaire (« tous bilingues en l’an 2000 » disait Laurette Onkelinx dans les années ’90), le ministre Open VLD ne manque jamais une occasion d’expliquer en quoi c’est un plus pour notre jeunesse de parler plusieurs langues.

Quant à son livre sur le RWDM, on ne sait pas s’il s’est bien vendu. Mais il est avéré que le sport et singulièrement le football sont un canal de comm’ très rassembleur. Bien joué !

Une fierté

Un regret

En tant que ministre des finances, je considère que ma principale réalisation est la réduction des droits d'enregistrement à Bruxelles. Nous voulons rendre l'achat d'une maison plus abordable pour les jeunes qui veulent s'installer à Bruxelles, renforçant ainsi la classe moyenne bruxelloise. Les personnes qui achètent un bien immobilier en RBC pour s'y installer et qui ne possèdent pas d'autre bien immobilier bénéficieront d'une réduction des droits d'enregistrement pouvant aller jusqu'à 25 000 euros. Nous avons également augmenté le prix de vente maximum pour bénéficier de cette réduction des droits d'enregistrement de 500 000 euros à 600 000 euros. En outre, nous avons étendu la période pendant laquelle l'acheteur doit résider dans cette propriété de 2 à 3 ans, et même à 5 ans si l'acheteur effectue des travaux de rénovation pour rendre la propriété plus neutre du point de vue climatique. Les acheteurs qui améliorent l'efficacité énergétique de leur logement peuvent également bénéficier d'une réduction de plus de 30 000 euros.

Bien que le projet SmartMove ait été inclus à ma demande dans l'accord de coalition, l'opposition ou la frilosité des partis de notre coalition et de leurs partenaires des autres gouvernements était trop importante. J'attendais de la réalisation de SmartMove une amélioration de la sécurité routière, de l'environnement, de la santé de nos habitants et de l'économie. SmartMove envisageait de passer d'une taxe sur la possession d'une voiture à une taxe sur son utilisation, en fonction de l'heure de la journée (heures de pointe ou heures creuses) et du jour (week-end ou jour de semaine) de cette utilisation. SmartMove encouragerait également l'utilisation des transports publics comme alternative à la voiture. SmartMove serait également une nouvelle source de revenus pour la BCR, permettant de nouveaux investissements dans les transports publics, comme par exemple la nouvelle ligne de métro. Enfin, pour les Bruxellois, SmartMove remplacerait les taxes de circulation actuelles, qui seraient supprimées.

Partager l’article

Facebook
Twitter - X
LinkedIn
WhatsApp
jours avant les élections

Sur le même thème:

Méthodologie

Les notes décernées dans ce dossier sont le fruit d’un travail de fact-checking et d’une collaboration entre BX1 et Bruzz.

Les journalistes ont passé au crible la déclaration de politique générale commune et ont vérifié ce qui avait été réalisé ou non. Cela permet de délivrer une note pour l’action (50/100) sur base de ce qui a vu le jour. Puis la vision (25/100). Il s’agit de déterminer si le ministre a montré une vision pour les compétences qui lui incombent sur le court, le moyen et le long terme.

Enfin, la communication (25/100) reprend la communication envers la presse, mais aussi envers les citoyens via les réseaux sociaux et les acteurs des secteurs concernés.

Ensuite, BX1 s’est réuni avec les journalistes politiques de Bruzz pour échanger leur point de vue et attribuer une note à nos femmes et hommes politiques.