Quatre suspects sont poursuivis dans l’affaire de vol de diamant à Brussels Airport

Hall de l'aéroport Zaventem Brussels Airport Post Covid-19 - Juin 2020 - Belga Bruno Fahy

Le procureur général a déclaré, mardi matin, devant la cour d’appel de Bruxelles, qu’il ne souhaite plus poursuivre que quatre des dix-huit prévenus dans le procès du braquage d’un avion transportant des diamants, commis en février 2013 à l’aéroport de Bruxelles-National. La cour a reporté l’affaire au 19 octobre prochain afin d’établir un calendrier pour les débats.

Le parquet avait interjeté appel contre l’acquittement, prononcé en première instance, des dix-huit prévenus dans ce dossier. Deux ans plus tard, après des devoirs d’enquête complémentaires qui n’ont pas apporté de nouveaux indices incriminant les prévenus, le procureur a annoncé qu’il renonçait à poursuivre quatorze d’entre eux.

L’avocat général souhaite toujours poursuivre Houssein B. En première instance, la procureure avait soutenu que cet homme, condamné à plusieurs reprises pour des faits de grand banditisme, avait préparé et exécuté le vol avec le Français Marc Bertoldi et revendu ensuite des diamants. L’avocat général entend également réclamer la condamnation d’Abdellah F., un habitant de Machelen chez qui des cagoules et des gilets pare-balles avaient été découverts.

L’ADN de deux autres prévenus y avait été décelé, mais les enquêteurs n’avaient pas pu relier ces objets directement au casse. Le troisième prévenu toujours visé par le réquisitoire de l’accusation est Nordine E.H. Les enquêteurs avaient découvert chez lui une peluche dans laquelle était cachée une somme de 50.000 euros. L’ADN de Tarek B., le quatrième homme que le parquet incrimine encore, avait été découvert sur le sac en plastique qui enveloppait l’argent. L’enquête montrait aussi que ces deux hommes avaient eu de nombreux contacts avec Marc Bertoldi, alors présumé cerveau du braquage.

Une prochaine audience devant la cour d’appel est fixée le 19 octobre, afin de refaire le point sur l’état du dossier et d’établir des dates pour les débats, qui seront donc plus courts que prévus. Il est déjà clair qu’ils ne pourront pas se tenir avant fin 2022.

Le 18 février 2013, huit individus masqués et armés avaient surgi sur le tarmac de Brussels Airport à Zaventem. Ils s’étaient approchés d’un avion de la compagnie aérienne Swiss, dans lequel se trouvait un chargement de valeur, convoyé par le transporteur de fonds Brink’s. Ils s’étaient emparés de 121 colis contenant des diamants mais aussi des lingots d’or et des pierres précieuses, pour un total de 37 millions d’euros. Ce vol au butin immense est considéré comme le braquage le plus spectaculaire et le plus audacieux commis en Belgique. Seule une partie des biens volés avait été retrouvée.

Le 13 mai 2013, des diamants pour un montant d’environ cinq millions d’euros avaient en effet été découverts dans la cave de la villa du dénommé Pascal Pont, à Champel en Suisse. L’un de ses proches amis, Marc Bertoldi, avait avoué qu’il avait reçu ces diamants par un contact mais avait contesté être l’un des auteurs du braquage à l’aéroport de Bruxelles-National. Surnommé “Quentin Tarantino” ou “le grand Marco”, il était considéré par les enquêteurs comme le cerveau du braquage.

Le tribunal correctionnel de Bruxelles a tout d’abord jugé dix-huit personnes, en mai 2018. Celles-ci étaient prévenues pour participation au braquage à divers degrés (auteur du vol des diamants, auteur du vol des voitures ayant servi aux faits, receleur des diamants volés, etc.). Elles ont toutes été acquittées. Le tribunal a estimé que “les éléments ne sont pas suffisamment précis et concordants pour asseoir la culpabilité des prévenus“. Quant à Marc Bertoldi, le tribunal l’a jugé seul, en juin 2019. Il a considéré qu’il était co-auteur du braquage car il avait accepté d’écouler la marchandise volée, mais a estimé que rien ne permettait d’établir qu’il avait été le cerveau du braquage comme le soutenait le ministère public. “Le Grand Marco” a écopé d’une peine de cinq ans de prison ferme.

Belga