Un quart des noms de domaine .brussels achetés ne sont pas utilisés
Des chercheurs de l’Université libre de Bruxelles (ULB) ont étudié le succès d’adoption des noms de domaines web régionaux en partant du cas spécifique de “.brussels”. À ce jour, il existe quelque 7.533 noms de domaine .brussels, avec sans surprise une majorité d’acheteurs belges. Plus d’un quart de ces noms de domaine sont “parqués”, c’est-à-dire achetés, mais inutilisés, ressort-il de l’étude publiée cette semaine dans la revue scientifique électronique Brussels Studies.
La majorité des acheteurs du nom de domaine bruxellois (88,8%) sont d’origine belge, même si, au moment de l’étude, 151 parmi eux étaient américains, 92 néerlandais, 84 allemands et 56 français. La recherche montre qu’environ un quart (25,34%) de ces noms de domaine sont “parqués”. Dans le jargon, cela consiste à enregistrer le nom d’un domaine Internet sans qu’il ne soit associé à un quelconque service. Une telle pratique peut être utilisée dans le but de réserver le nom pour une exploitation ultérieure ou afin que personne d’autre ne l’enregistre. Il ressort par ailleurs que seulement 3% des enregistrements sont liés à de la spéculation : c’est le cas lorsque certaines entreprises investissent dans des noms de domaine dans le but de les revendre plus cher.
Quelque 18% des noms de domaine sont par ailleurs explicitement associés à un service public bruxellois et un peu plus de 28% des sites web examinés sont directement ou indirectement associés à la ville ou à la région de Bruxelles.
“Un lien important”
“En plus de notre étude quantitative, nous avons mené un certain nombre d’entretiens avec des personnes et des organisations qui ont acheté un nom de domaine bruxellois”, explique Margot Waty, qui a dirigé la recherche. “La plupart des personnes interrogées ont indiqué qu’elles considéraient le lien avec Bruxelles comme important. Elles voulaient l’exploiter comme outil de marketing, voire le considérer comme un outil d’image de marque”.
Si le nom de domaine “.brussels” a été lancé en 2015, son histoire commence en 2011, quand DNS Belgium annonce aux trois régions de Belgique (Flandre, Wallonie et Région de Bruxelles-Capitale) ainsi qu’à la communauté germanophone la possibilité de solliciter de nouveaux top-level domain (TLD, domaine de premier niveau). Les gouvernements flamand et bruxellois décident alors de se lancer dans le projet et lancent un appel d’offres public pour trouver un partenaire capable de gérer le processus d’acquisition des nouveaux domaines de premier niveau. L’appel sera remporté par DNS Belgium. En 2012, celui-ci dépose une demande pour “.vlaanderen” et “.brussels”. DNS espère avoir vendu 50.000 noms de domaine “.brussels” d’ici 2025.
La Wallonie avait pour sa part décidé de ne pas participer au projet étant donné qu’elle avait concentré tous ses efforts de marketing sur le nom anglais Wallonia.
Avec Belga – Photo : DNS Belgium