Marcourt: “En critiquant le recteur de l’ULB, le MR s’arrime de plus en plus aux populistes”
Dans un débat aussi essentiel que la dépénalisation de l’avortement, et à la suite de critiques émises par le recteur de l’ULB, Yvon Englert, sur la proposition de loi portée par le fédéral, le MR ne répond que par slogans et raccourcis.
Il esquive ainsi le fond du dossier, a jugé jeudi le Vice-président du gouvernement de la Fédération Wallonie Bruxelles, Jean-Claude Marcourt (PS).
“Les attaques répétées face à la liberté d’expression du monde académique et journalistique se succèdent et sont pareillement affligeantes… Après la réaction inappropriée face à la lettre des recteurs des universités du pays demandant la régularisation de la petite Mawda, après l’absence de véritables réponses suite à l’arrestation de l’équipe de journalistes devant le centre 127 bis de Steenokkerzeel, il apparaît que la ligne politique suivie par le Mouvement Réformateur se radicalise et s’arrime progressivement aux discours populistes et autoritaires ambiants prenant ainsi le pas sur les valeurs démocratiques, d’égalité et d’humanité qui doivent prévaloir dans nos sociétés”, a commenté M. Marcourt, par voie de communiqué.
Le chef de groupe MR à la Chambre David Clarinval s’est demandé mercredi qui s’exprimait, le “militant socialiste” ou le “professeur d’université”, à travers les critiques du recteur de l’ULB Yvon Englert énoncées dans Le Soir contre la proposition de la majorité visant à sortir l’IVG du Code pénal.
Rappelant que M. Englert a travaillé dans les cabinets de Rudy Demotte et Laurette Onkelinx, David Clarinval a dit constater qu’aucun texte proposant la dépénalisation de l’avortement n’a été soumis au parlement pendant cette période. “Cette majorité l’a fait, c’est peut-être cela qui énerve dans les rangs socialistes…”, a-t-il précisé.
Yvon Englert, qui avait été auditionné par la commission de la Justice de la Chambre, regrette que la majorité ne touche pas aux délais de réflexion et de grossesse, qui conditionnent le droit à l’avortement. Le délai de réflexion (6 jours aujourd’hui) doit relever du colloque singulier entre le médecin et sa patiente, estime-t-il. Quant au délai de grossesse maximum, il devrait passer de 12 à 20 semaines, permettant de ne plus envoyer aux Pays-Bas (22 semaines de délai) les femmes les plus vulnérables confrontées à la nécessité d’un avortement tardif.
BELGA