Limiter l’indexation des loyers dans les bâtiments énergivores : 65% des logements bruxellois sont concernés

Le gouvernement bruxellois doit se prononcer ce jeudi sur une proposition de la secrétaire d’État au Logement Nawal Ben Hamou (PS). Celle-ci souhaite limiter l’indexation des loyers des logements avec une pauvre performance énergétique. Ceux-ci restent très nombreux en Région bruxelloise…

Comme l’a expliqué Nawal Ben Hamou sur l’antenne de + d’Actu, jeudi dernier, près de 65% des 250 000 logements qui disposent actuellement d’un certificat PEB en Région bruxelloise enregistrent des performances énergétiques de classe E, F ou G, soit les catégories concernées par la proposition de limitation d’indexation des loyers.

Le certificat PEB est pour rappel calculé selon divers critères : l’isolation du bâtiment, l’imperméabilité à l’air, l’évaluation des dispositifs de climatisation et de ventilation, la présence ou non d’installations solaires, l’évaluation des dispositifs de chauffage, la localisation par rapport à d’autres bâtiments et l’orientation…

Un mauvais PEB peut s’expliquer par un mauvais score parmi l’un de ces critères, mais les principaux soucis dans la capitale concernent l’isolation des murs et fenêtres et une émission importante de CO2 de la part de ces habitations.

Un barème plus sévère à Bruxelles

Ces performances énergétiques très mauvaises en Région bruxelloise s’expliquent par le fait que le bâti actuel est plus ancien, comme c’est le cas généralement en Belgique. La plupart des habitations datent d’avant 1980 et les rénovations prennent du temps.

Aussi, le barème du PEB est plus sévère à Bruxelles qu’en Flandre ou en Wallonie. Ainsi, un logement bruxellois enregistre déjà un PEB de classe G avec une consommation de 345 kWh/m²/an contre 500 kWh/m²/an en Flandre et 510 kWh/m²/an en Wallonie. C’est une décision de la Région bruxelloise destinée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et forcer à la rénovation des bâtiments.

Un PEB A d’ici 2050

Il reste donc à savoir comment améliorer, à terme, ces passoires énergétiques. La Région bruxelloise avait déjà annoncé que le certificat PEB sera obligatoire pour tous les logements dès 2025, là où un logement bruxellois sur deux dispose actuellement d’un tel certificat. En outre, l’Union européenne a instauré que tous les bâtiments résidentiels devront obtenir un PEB de classe A d’ici 2050… Or, aujourd’hui, seulement 0,77% des logements bruxellois disposent de ce PEB A.

Le quotidien La Libre a fait le calcul : vu l’actuelle inflation, une rénovation de l’ensemble du parc bruxellois de logements coûterait 28 milliards d’euros au bas mot. Or, aujourd’hui, selon Geoffrey Van Moeseke, professeur de l’UCLouvain interrogé par La Libre, on construit 1% du parc bâti et on en rénove 1%. Cela va donc lentement…

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Des primes et des prêts sont prévus par la Région bruxelloise pour favoriser la rénovation des bâtiments, via le programme « Renolution ». L’objectif de la Région est que tous les logements bruxellois enregistrent une performance énergétique moyenne de 100 kWh/m²/an d’ici à 2050. Mais selon le MR, cela reviendrait à rénover près de 3 à 5% du bâti chaque année d’ici là… Le gouvernement bruxellois aura donc du pain sur la planche pour atteindre cet objectif ambitieux.

Gr.I. – Photo : BX1