Accord de gouvernement fédéral : les militaires en surveillance statique aideront à mettre plus de policiers en rue, deux syndicats refusent

C’est ce qu’a confirmé le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin (MR), dimanche dans De Zevende Dag (VRT). À l’entendre, la fusion des six zones de police à Bruxelles se fera quoi qu’il en soit, et même “le plus tôt possible”.

Le nouveau gouvernement fédéral veut recourir plus régulièrement aux militaires pour des missions de surveillance statique afin de pouvoir déployer plus de policiers dans les rues. Le ministre Quintin a discuté du déploiement du personnel militaire avec son collègue de la Défense, Theo Francken (N-VA). On parle ici de la surveillance des ambassades ou des centrales nucléaires, par exemple. Dès lors que cette surveillance serait assurée par l’armée, davantage d’agents de police pourraient être déployés dans les rues.

Pour Bernard Quintin, la sécurité des citoyens dans les rues est une tâche qui incombe bien à la police, non à l’armée. Le ministre a fait ces déclarations en réponse aux scènes de coups de feu des derniers jours à Bruxelles. Des policiers supplémentaires ont été envoyés dans les rues à cette fin. M. Quintin n’a pas précisé la durée de ce renfort. Ce sera “aussi longtemps que nécessaire. Une semaine, deux semaines, un mois, nous verrons. La tolérance zéro est désormais de mise.”

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La fusion des six zones locales de Bruxelles aura bien lieu, selon lui. “C’est prévu dans l’accord de gouvernement, je vais donc le mettre en œuvre. Mais je suis un homme de dialogue, je parlerai donc aux bourgmestres et aux chefs de corps.” L’objectif de la zone unifiée n’est pas d’ennuyer ces bourgmestres, mais d’assurer une plus grande sécurité, a plaidé M. Quintin. Le gouvernement fédéral peut imposer cette fusion, avait assuré le vice-Premier ministre Jan Jambon (N-VA), plus tôt sur le même plateau télévisé.

L’Open Vld est sceptique sur ce point. Frédéric De Gucht, le chef de file bruxellois des libéraux flamands, a dit craindre que la fusion ne reste qu’un vœu pieux. “En 2019, il y a eu une première tentative de fusion. La question portait sur le dispatching. Trois des six zones n’en voulaient pas et cela ne s’est donc pas produit”, a-t-il grincé.

Deux syndicats refusent que des militaires soient plus souvent affectés à la surveillance

Les syndicats militaires SLFP Défense et CGPM ne veulent pas que les militaires soient plus souvent requis pour des missions de surveillance statique à la place de la police, ont-ils déclaré dimanche, à la suite de propos en ce sens du ministre de l’Intérieur.

Le nouveau gouvernement fédéral veut recourir plus régulièrement aux militaires pour des missions de surveillance statique afin de pouvoir déployer plus de policiers dans les rues, a confirmé le ministre Bernard Quintin (MR). On parle ici de la surveillance des ambassades ou des centrales nucléaires, par exemple. Le ministre a fait ces déclarations en réponse aux scènes de coups de feu des derniers jours à Bruxelles. “Ce n’est pas notre travail”, répond Yves Huwart, secrétaire général de la Centrale générale du Personnel militaire (CGPM). “C’est trop facile de se tourner vers la Défense à chaque fois qu’il y a un incident. Aujourd’hui, on nous parle sans cesse du contexte géopolitique auquel nous devons nous préparer. Dans ce cas, il ne faut pas utiliser des soldats pour des missions de police.”

Il n’y a en outre pas de cadre juridique pour de telles missions et les soldats n’ont pas de pouvoirs de police, ajoute Chris Huybrechts, président du Syndicat libre de la Fonction publique (SLFP) Défense. Des soldats peuvent être déployés en cas de problèmes graves, mais le niveau de la menace déterminé par l’Ocam doit alors être relevé, ce qui n’est pas le cas actuellement. Les syndicats suggèrent aussi que le gouvernement choisit l’option à moindre coût pour lui. “Contrairement à la police, le personnel militaire déployé pendant 24 heures n’est payé que pour 12 heures.”

Le SLFP Défense et la CGPM s’attendent à ce que les militaires manifestent en grand nombre le 13 février contre les projets en matière de pension du gouvernement De Wever, en dépit du retrait, par le ministre de la Défense Theo Francken (N-VA), de l’exemption de service pour le personnel militaire dans le cadre d’une action syndicale.

Le cabinet Francken renvoie pour sa part à l’accord de gouvernement. Ce dernier mentionne que les missions intérieures de la Défense doivent se limiter à la sécurisation des sites nucléaires, des ambassades avec “une sécurité statique”, à la sécurisation de sites relevant en permanence du niveau 3 de l’OCAM, du secteur pétrochimique et de l’aide à la nation. “Nous définirons préalablement le cadre juridique et opérationnel pour ce faire”, selon le texte.

Outre ces cas, la Défense peut être déployée pour des missions de sécurité uniquement sous les conditions cumulatives d’une menace de niveau 4 de l’OCAM (le niveau le plus élevé), après décision gouvernementale et analyse des risques, dans un cadre juridique et opérationnel clairement défini, et de manière non structurelle.

Belga

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09 février 2025 - 13h48
Modifié le 09 février 2025 - 16h05