Beci demande une révision de la taxe sur les bornes de recharge à Bruxelles

Brussels enterprises commerce & industry (Beci), issue de la fusion de la Chambre de commerce et de l’Union des entreprises de Bruxelles, a dénoncé vendredi le principe d’une taxe sur les bornes de recharge électriques dans la capitale et demande au formateur bruxellois David Leisterh de s’emparer du dossier.

La conférence des bourgmestres bruxellois a discuté mercredi de l’éventualité de mettre en place une taxe sur les bornes de recharge électriques publiques à partir de 2025. Un accord de principe prévoirait déjà un montant de 125 euros par prise, soit 250 euros pour les bornes qui, comme c’est souvent le cas, en comportent deux. Beci déplore cette mesure qu’elle juge “contre-productive à l’encontre des bornes de recharge électriques en voirie publique dans un contexte de transition économique nécessaire face au dérèglement climatique”.

La Chambre de commerce rappelle aussi que “Bruxelles peine à déployer le nombre de bornes que nécessitent les exigences européennes” alors que la Région entend en parallèle interdire rapidement la vente des véhicules thermiques. Beci appelle donc le formateur David Leisterh à “s’emparer de ce dossier avec bonne gouvernance et sens de la mesure”. Electrify.brussels, en charge du déploiement des bornes de recharge électriques sur le territoire bruxellois, compte atteindre un parc de 22.000 bornes d’ici 2035.

Selon De Tijd, les communes voient cette taxe comme un moyen de compenser les pertes de recettes sur les places de parking et les pompes à essence. Au final, il revient à chaque commune de trancher. A Saint-Gilles et Ixelles, les autorités ont déjà opté pour 180 et 281 euros par prise.

L’organisation patronale Voka Metropolitan dénonce de son côté un projet néfaste pour le plan electrify.brussels, dont l’ambition est d’implanter 22.000 bornes de recharge en Région bruxelloise d’ici 2035. Elle met en garde contre la menace que ferait planer cette taxe sur le modèle commercial des entreprises qui ont déjà répondu aux invitations des autorités à les aider à réaliser ce plan.

Le ministre bruxellois de l’Énergie, Alain Maron (Ecolo), déplore lui aussi un manque de concertation avec les exploitants de bornes électriques. “Electrify.brussels est un succès, avec plus de 6.200 points de recharge accessibles au public, alors qu’en 2018, il n’y en avait que 400″, commentait-on à son cabinet. Le ministre dit avoir demandé à ses collègues des Pouvoirs locaux et du Budget, Bernard Clerfayt (DéFI) et Sven Gatz (Open VLD), de vérifier si ces taxes communales sont conformes aux principes du fonds de compensation fiscale. “Selon cet accord entre la Région et les communes, ces dernières reçoivent des subventions régionales et s’engagent à ne pas augmenter les impôts locaux sur les activités économiques”, rappelle le cabinet Maron.

Le ministre souligne aussi que “pour toute introduction d’une nouvelle taxe pouvant avoir un impact sur le développement économique local et régional, une demande d’exonération doit être introduite auprès de la Région”. “Si les autorités communales veulent prélever des impôts, elles doivent le faire de manière coordonnée et proportionnelle. Et bien sûr de manière uniforme dans les 19 communes”, poursuit le ministre bruxellois. Selon Touring, cette annonce des communes bruxelloises est une “aberration”. “Touring demande une révision urgente de ces propositions afin de garantir un soutien cohérent et intelligent pour les investissements durables déjà entrepris par les citoyens et les entreprises”, a-t-elle communiqué.

 

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