Formation bruxelloise : quelles sont les deux pistes sur la table ? Avec quelles réactions ?
Deux visions s’affrontent en ce moment au sujet de la formation d’un gouvernement bruxellois : celle d’une coalition progressiste menée par le parti socialiste et celle portée par le MR, qui a déposé une déclaration de politique régionale. On fait le point.
La proposition du MR
Il y a tout d’abord la proposition du MR, qui a le soutien des Engagés, de la N-VA, de DéFi. DéFi ne pèse plus très lourd mais chaque voix compte. Jonathan De Patoul, chef de groupe au parlement bruxellois, dit du bout des lèvres qu’ils sont prêts à discuter avec le MR. “Il y a une série de points sur lesquels on peut s’entendre, d’autres sur lesquels il y a une discussion à avoir. On peut parler du fond et se voir entre partis francophones”, dit Jonathan De Patoul. Pourtant, on sait que la MR veut de la N-VA. Mais Les Engagés n’en ont plus très envie et DéFi le refuse.
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David Leisterh explique qu’il se donne encore quelques jours pour voir s’il a du soutien. S’il n’en a pas, il jettera l’éponge une fois de plus. “Moi je ne veux plus faire des réunions qui n’aboutissent pas à quelque chose de concret. Ici il faut que ce soit une réunion où on sait qu’il y a une majorité et que ça mène à un gouvernement. On ne s’est pas embêté à rédigé un texte aussi fouillé pour s’arrêter là”, explique le président du MR bruxellois.
La proposition du PS
Autre initiative : celle du PS emmenée par Ahmed Laaouej. Celui-ci a déjà réuni autour de la table plusieurs partis. Il aurait une majorité qu’il qualifie de progressiste avec le PTB. Le PTB est-il vraiment prêt à monter dans un gouvernement ? La cheffe de groupe PTB au parlement bruxellois, Françoise De Smedt, nous explique leurs balises : “Faire des économies sans faire de l’austérité’, développer le réseau de la STIB, encadrer les loyers. Il faut à un moment résoudre ce problème de déficit mais, pour nous, on ne peut pas faire de l’austérité.”
Les Verts ont également répondu à David Leisterh en lui disant que sa déclaration de politique régionale n’est pas un texte de formateur. Il n’apparait pas suffisament amendable, ce serait un texte trop libéral, selon eux. Il n’y aurait donc pas vraiment de raison pour les écologistes de négocier. Par contre, concernant l’initiative progressiste d’Ahmed Laaouej, on comprend qu’ils ont encore une série de questions. “Ce qui est compliqué, c’est par rapport au PTB. Le message n’est pas clair. On a reçu un message plutôt négatif par rapport à l’effort sur le budget, qui est très important. Au niveau de la sécurité et de la mobilité. On se souvient qu’ils ont fait une campagne très négatives sur nos politiques”, explique Bart Dhont, président de Groen.
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En définitive, David Leisterh se donne donc encore quelques jours mais il se pourrait qu’il arrête si cela s’aboutit pas. Du côté d’Ahmed Laaouej, il y a des retours positifs qui devraient au moins permettre certaines rencontres. Le président du PS bruxellois s’est, lui, donné l’échéance du 21 juillet. On sera alors loin, très loin du 9 juin, soit un an après les élections.
- Les explications de Michel Geyer en plateau





