Déçue du verdict, la défense de Salah Abdeslam “envisagera peut-être” d’aller en cassation

Salah Abdeslam avait été arrêté quelques jours avant les attaques du 22 mars. Selon sa défense, il ne devait pas être reconnu coupable des charges de tentative d’assassinats terroristes et d’assassinat terroriste. Les jurés en ont décidé autrement.

Me Michel Bouchat, qui défend Salah Abdeslam avec Me Delphine Paci dans le dossier des attentats du 22 mars 2016, s’est dit “très déçu” du verdict rendu par le jury d’assises dans la nuit de mardi à mercredi. Salah Abdeslam a été reconnu coupable sur toute la ligne, soit d’assassinats et tentatives d’assassinat dans un contexte terroriste et de participation aux activités d’un groupe terroriste.

Nous avons prêté serment en tant qu’avocats, nous n’avons donc pas à commenter et à réagir à une décision de justice“, a tout d’abord déclaré à la presse Me Michel Bouchat. “Quand on n’est pas content, qu’on n’est pas satisfait d’une décision, alors on va en appel. Mais ici il n’y a pas de possibilité d’aller en appel. On peut éventuellement signer un pourvoi en cassation si on considère que l’arrêt présente des erreurs de droit. Nous l’envisagerons peut-être“, a-t-il poursuivi.

Avant la lecture du verdict, Michel Bouchat se disait serein à notre micro

Je peux quand même vous dire que nous sommes très, très déçus de la décision qui a été rendue, du verdict qui est celui du jury. J’ajoute que la motivation qui nous donne les raisons de ce verdict ne nous satisfait franchement pas. Aucune réponse n’est apportée à nos arguments développés en plaidoirie“, a-t-il cependant partagé.

Voici le verdict pour chacun des accusés 

Abdeslam et Ayari arrêtés avant le 22 mars 2016

Le jury de la cour d’assises de Bruxelles a considéré que Sofien Ayari n’avait pas pris part aux attentats du 22 mars 2016. Pour le plus jeune des accusés, il a seulement retenu la participation aux activités d’un groupe terroriste. Par contre, les 12 jurés citoyens ont estimé que son compagnon de cavale Salah Abdeslam était, lui, coupable sur toute la ligne, donc non seulement de participation, mais aussi d’assassinats et de tentatives d’assassinat terroristes. Le 15 mars 2016, soit une semaine avant les attentats, une fusillade avait éclaté entre les forces de l’ordre et les membres de la cellule logeant rue du Dries, à Forest. Mohamed Belkaid était mort dans l’assaut, tandis que le Tunisien et le Français avaient pris la fuite. Sofien Ayari et Salah Abdeslam avaient été arrêtés le 18 mars. Depuis le début du procès, les avocats des deux hommes clamaient que ceux-ci n’avaient rien à voir avec les attentats bruxellois, puisqu’ils se trouvaient déjà derrière les barreaux le 22 mars 2016.

L’avocat d’Abrini aussi “interpellé” quant au sort de certains accusés

Me Stanislas Eskenazi n’était pas étonné, mardi soir, du verdict de culpabilité rendu par le jury de la cour d’assises à l’encontre de son client, l’accusé Mohamed Abrini. “C‘est ce que nous avions plaidé“, a-t-il rappelé. Par contre, la motivation de l’arrêt l'”interpelle” quant au sort de certains accusés, a-t-il ajouté avec prudence.

Par contre, pour certains accusés, il y a des motivations qui m’interpellent“, a ajouté l’avocat. “Ce ne sont pas mes clients donc je laisserai à leurs avocats le soin de se prononcer. Mais certaines disparités dans la décision de culpabilité m’étonnent.

Belga et rédaction