Stib : invoquer le droit de retrait est un stratégie risquée, selon cette avocate spécialisée en droit du travail
Près de 80% des chauffeurs de bus et 60% des chauffeurs de tram de la Stib n’ont pas pris leur service ce matin. Beaucoup invoquent le “droit de retrait”, considérant que la sécurité sur leur lieu de travail n’est pas garantie.
Le droit de retrait est souvent invoqué en France, récemment par les travailleurs d’Amazon, par exemple; beaucoup plus rarement en Belgique. Il s’agit d’une disposition du code du bien-être au travail qui permet au travailleur “en cas de danger grave et imminent”, de s’éloigner de son poste de travail, tout en gardant sa rémunération et sans conséquences dommageables, rappelle Pauline Van Parys, avocate spécialisée en droit du travail individuel et collectif.
Peut-il s’appliquer dans le cas de la Stib? “Il faut d’abord que les chauffeurs se présentent sur leur lieu de travail pour constater qu’il y a bien un ‘danger grave et imminent’“, estime l’avocate. Le Covid-19 peut sans doute être considéré comme un danger grave, mais son imminence est plus discutable, selon elle.
“Il faut également prouver que le danger ne peut être évité. Or si la Stib a pris les mesures nécessaires pour éviter la contamination, la question de savoir si on rentre dans les conditions du droit de retrait est discutable.”, analyse-t-elle. En tout état de cause, c’est une statégie risquée, à ses yeux.
- Voir l’interview de Pauline Van Parys, réalisée par Jim Moskowics
- Reportage : Près de 80% des chauffeurs de bus de la Stib n’ont pas pris leur service ce mardi