Jonathan De Cesare dessine le procès des attentats de Bruxelles : “Un job de journaliste avec une sensibilité d’artiste”

Dessinateur de presse pour l’agence Belga, il croque tous les jours les audiences du procès des attentats du 22 mars 2016.

Jonathan De Cesare croque depuis de nombreuses années les procès d’assises. Et son travail prend une autre dimension avec le procès des attentats du 22 mars 2016, particulièrement suivi. Car vu qu’aucune caméra ne peut filmer les audiences, les dessins de ces artistes sont les seuls éléments visuels qui peuvent sortir de la salle d’audience.

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Le dessinateur de presse doit donc retranscrire les situations et se considère logiquement comme journaliste : “C’est un grand débat que j’ai avec beaucoup : est-ce de l’art ou du journalisme ? Je trouve que c’est un travail de journaliste dans lequel on doit garder sa part de sensibilité d’artiste”, explique Jonathan De Cesare. Mais ce procès au Justitia reste particulier : “Lors des autres procès d’assises, je prends ça un peu comme un polar, c’est passionnant. Ici, c’est plus dur, il y a eu des images très difficiles. Je suis reparti deux, trois fois du procès en pleurant. Il faut prendre du recul et essayer de faire abstraction”.

Lors de ce procès des attentats de Bruxelles, il avait été question d’interdire également les dessins, sur demande des accusés. Les dessinateurs ont finalement obtenu gain de cause : “Le dessin est une interprétation. Et on ne peut pas refuser une interprétation. Cela fait partie du procès : on peut dessiner lors d’un procès”.

Comment a-t-il appris ce métier ? “Je dessine depuis toujours, mais j’ai été reporter-photographe durant près de dix ans. Donc aujourd’hui, j’allie les deux métiers. Le métier ne s’apprend pas, on apprend sur le tas”, explique Jonathan De Cesare au micro de BX1.

 ■ Interview de Jonathan De Cesare, dessinateur de presse, par Fanny Rochez et Vanessa Lhuillier dans Le 12h30.