7.500 participants à la deuxième grève mondiale pour le climat
La 20e marche organisée par Youth for Climate, dans le cadre de la deuxième grève mondiale pour le climat, a rassemblé vendredi à Bruxelles quelque 7.500 jeunes venus de tout le pays pour réclamer aux dirigeants une politique environnementale plus ambitieuse, selon un décompte de la police. Les organisateurs parlent eux de 10.000 participants.
Les manifestants sont partis de la gare centrale vers 13h00, scandant leur traditionnel slogan “On est plus chaud que le climat” ou le plus récent “Hey hey, ho ho, fossil fuel has got to go” (“Hey hey, ho ho les combustibles fossiles doivent partir”). Ils ont défilé sous le soleil jusqu’à l’avenue du Port, dans l’espoir de maintenir la pression à la veille des élections. “Le climat change, pourquoi pas nous?”, “On pense donc on ne vous suit pas” ou “Cool kids saving the hot earth”, pouvait-on lire sur leurs pancartes.
Ce sont les jeunes qui ont pris la tête du cortège. Celui-ci était particulièrement festif, avec des chants, des fanfares et des instruments de musique isolés. De multiples groupes de la société civile étaient également mobilisés, parmi lesquels Workers for Climate, la Coalition Climat, le WWF et des syndicats. Greenpeace refermait la marche. “L’objectif de cette marche et de ce festival est d’envoyer un signal fort au prochain gouvernement, qui aura à prendre à-bras-le-corps les enjeux climatiques car selon le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) il ne reste que 10 ans pour agir“, a rappelé Juliette Boulet, porte-parole de Greenpeace Belgique. “Cette marche félicite aussi les jeunes pour leur ténacité et leur détermination, car ce sont eux qui marquent l’histoire de la politique climatique en ayant fait durablement bouger les lignes. Grâce à 20 semaines de mobilisation, ce qui est sans précédent, ils ont rehaussé la mobilisation climatique de ces deux dernières années. Aujourd’hui, c’est soleil, festivités et musique pour célébrer la bataille militante de ces derniers mois.“
La marche est en effet suivie par un festival musical, “Make Noise for Climate”, qui a débuté à Tour et Taxis. Après plusieurs discours, des concerts sont prévus jusqu’à 22h00. Le 15 mars, la première édition de la “global strike for future” avait rassemblé dans les rues de la capitale quelque 30.000 jeunes soucieux de l’avenir de la planète.
Anuna De Wever : “la bataille n’est pas terminée“
“Je suis émue et très fière de ma génération. C’est incroyable ce qu’ils ont fait pendant des mois, semaine après semaine, dans la rue. Nous avons fait notre boulot, les experts ont fait leur boulot et maintenant c’est au tour des responsables politiques“, estime-t-elle. “Nous n’aurions pas pu faire mieux, mais la bataille n’est toujours pas terminée car les ambitions restent insuffisantes. Les actions n’ont pas encore été prises et la responsabilité relève à présent des politiciens. Ce sont les jeunes qui s’expriment sur le sujet dans la rue, tandis que les responsables politiques s’y prennent mal et n’écoutent pas les experts. Le climat est une priorité absolue“, insiste l’adolescente de 17 ans.
Si la politique climatique n’évolue pas sensiblement après les élections du 26 mai, il faudra s’attendre à revoir les jeunes dans la rue, met-elle en garde. Avec un panel d’experts, Youth for Climate réclame un plan d’action à la hauteur des enjeux. “Les gens me demandent souvent: penses-tu vraiment que quelque chose va changer? Mais il n’y a pas d’alternative et nous devons continuer à nous battre jusqu’à ce que la majorité des politiciens comprennent à quel point il y a urgence“, considère l’Anversoise. “Je ne pense pas que je me lancerai un jour moi-même dans un parti politique mais j’essayerai toujours de les influencer et de les aider“, ajoute-t-elle.
Pour elle, une vie dans l’anonymat n’est plus une option. Elle se voit plutôt travailler à un niveau international pour faire avancer les politiques climatiques. En tout cas, Anuna De Wever n’oubliera jamais toutes les rencontres et les émotions vécues lors des marches pour le climat. “Etre dans la rue avec cette jeunesse, avec ces jeunes idéalistes qui sont complètement investis, c’est le plus important pour moi. Et c’est peut-être le plus beau moment“, conclut-elle.
■ Un reportage de Marine Guiet et Charles Carpreau.
Retrouvez ici la manifestation en vidéo :
La Rédaction avec Belga