Logement de solidarité : les Bruxellois au grand cœur !

Hôteliers, propriétaires de chambres d’hôtes ou de meublés, ils offrent gratuitement ou contre une petite rétribution, des logements pour la nuit dans le cadre d’une magnifique solidarité.

En cette période où le lien social est si compliqué, le cœur des Bruxellois ne s’arrête pas de battre pour les plus démunis. Que cela soit pour ceux touchés par les grands froids de cette semaine ou dans le cadre de la crise covid, les capacités de logement n’ont jamais été aussi importantes, comme l’explique François Bertrand, directeur de Bruss’Help : « Aujourd’hui, nous disposons de 3224 places. »

Toutes ces places, notamment dans les hôtels, font l’objet de conventions précises, comme l’indique François Bertrand, directeur de Bruss’Help : « Pour les hôtels qui sont mis à disposition, les propriétaires perçoivent pour l’occupation un montant qui est moindre que s’ils avaient des clients. C’est la Cocom qui intervient. Ils mettent à disposition leur infrastructure, et nous intervenons avec des équipes d’encadrement social. Ils sont payés entre 15 et 20 euros par jour et par personne, même si les personnes accueillies dorment dans un 4 étoiles. Aujourd’hui, nous avons 10 hôtels qui participent à notre action. » Tous ces acteurs ont signé avec l’autorité régionale une convention qui régit la collaboration.

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Exclusif : des chambres d’hôtes à disposition

Mardi soir, un autre accord est intervenu avec un acteur privé inhabituel, en cette période hivernale, comme le confirme François Bertrand, directeur de Bruss’Help : « On a reçu une proposition de la  Fédération des propriétaires d’hébergements de petite capacité. Ils nous ont proposé de mettre à disposition des logements. Cela nous offre une opportunité en plus : les services psychosociaux vont pouvoir réorienter des personnes qui en auraient besoin.  Ce sera en place dans les jours qui viennent. C’est un très beau geste. »

Contactée par nos soins, Mme De Keyser, présidente de Bed&Brussels, la Fédération des propriétaires d’hébergements de petite capacité (moins de 10 personnes) à Bruxelles (chambres d’hôtes, meublés, flats, studios, colocations, …), confirme cette information : « La période est vraiment très particulière. Nous avons discuté de la mise à disposition des chambres d’hôtes avec plusieurs propriétaires. Nous avons été très agréablement surpris par les réponses positives de plusieurs de nos membres. Nous ne savons pas à ce stade si nous percevrons un paiement ou pas par nuit. Il est possible qu’il y ait un défraiement de 15 ou 20 euros par nuit. Nous avons déjà six propriétaires de maisons d’hôtes ou de « meublés-tourismes » qui ont montré leur intérêt. J’ai remercié nos propriétaires parce que cette action met du baume au cœur… surtout que quand j’ai lancé l’appel à l’aide, je n’ai pas parlé de rémunération. »

Des chambres mises à disposition gratuitement

Si des locations font l’objet de conventions prévoyant l’occupation d’une chambre contre un défraiement (15 à 20 euros) de la Région, un autre type de convention,  entre la Ville de Bruxelles et certains acteurs, prévoit la gratuité de l’occupation : « Cela dépend en effet des conventions. Au niveau de la ville de Bruxelles, il n’y a pas toujours de rémunération pour les  hôtels. Certains veulent apporter un soutien sans retour financier. À ce moment-là, on ne paie que les frais de sécurité et aussi parfois la nourriture ou le nettoyage de linge », nous dit-on à la Ville de Bruxelles.

Tenant à rester anonyme, l’un des acteurs confirme « sa volonté sociétale, surtout en cette période très difficile pour une grande partie de la population bruxelloise. »

Depuis un an, on le voit, le cœur des Bruxellois est plus que jamais ouvert aux autres. Cette solidarité réchauffe alors que l’hiver est loin d’être fini…

V.Li. – Photo : Belga