Elections 2019 : faut-il réguler les loyers ?

Le débat électoral de ce mardi soir s’est porté sur le logement. Faut-il réguler les loyers ? Quel soutien pour les locataires ? Comment pallier au logement public ? Comment aider à l’acquisition ? Voilà les différents angles abordés par les candidats aux élections régionales à Bruxelles. Autour de la table : Marc-Jean Ghyssels (PS), David Weytsman (MR), Emmanuel De Bock (Défi), Zoé Genot (Ecolo), Françoise De Smedt (PTB) et Antoine de Borman (cdH).

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Faut-il instaurer une grille contraignante de loyers? Le MR n’en veut pas. “On n’est pas favorable à ce mécanisme contraignant qui aurait un impact direct auprès des petits propriétaires qui fixent finalement leur loyer en fonction de leur prêt hypothécaire. Mais ce n’est pas quelque chose d’efficace”, déclare David Weytsman (MR). Il plaide pour la mise en place d’une allocation de loyer et pour la révision les conditions d’accès au logement moyen.

Au contraire, le PTB se positionne en faveur de cette grille contraignante qui se base sur le revenu médian. Pour Françoise De Smedt (PTB), “Ce système-là permettra de baisser les loyers, ce qui est très important pour les gens”. D’après elle, cette mesure a fait ses preuves. Elle donne les exemples de Berlin, des Pays-Bas et l’état d’Origon aux Etats-Unis.

De son côté, Marc-Jean Ghyssels (PS) plaide pour une grille de référence élaborée scientifiquement. Les loyers pratiqués ne pourraient dépasser 10% du prix référencé. Un système que Marc-Jean Ghyssels juge moins contraignant que celui du PTB “car nous voulons créer un système de commission paritaire entre bailleurs et locataires et permettre en cas de dépassement d’avoir une commission d’arbitrage”.

Il existe actuellement une grille indicative des loyers. Elle a été mise en place par le gouvernement bruxellois. Pour Antoine de Borman (cdH), “cette grille a des effets puisque aujourd’hui, elle est utilisée comme référence pour déterminer si les loyers sont trop élevés ou trop bas”. Mais il craint que la rendre obligatoire aurait comme effet de diminuer les investissements dans le secteur immobilier.

“L’encadrement obligatoire nous parait une mauvaise solution car cela voudrait dire que la moitié des loyers devrait augmenter pour atteindre le niveau de la grille. L’autre moitié descendrait et donc ça ne nous parait pas le bon mécanisme”, ajoute Zoé Genot (Ecolo).

Emmanuel De Bock (Défi) n’y croit pas non plus. “Tout simplement, parce que c’est une mesure qui oppose les propriétaires aux locataires. Or, on a besoin des deux en Région bruxelloise”. Selon lui, la grille indicative obligatoire aurait des effets pervers car d’un côté, elle augmenterait le loyer de nombreux locataires et de l’autre côté, elle pousserait des propriétaires à ne plus faire des investissements dans leur bien.

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