Pavés de la mémoire : deux écoles participent à la cérémonie après une “polémique injuste”

Deux classes d’écoles anderlechtoises étaient présentes aujourd’hui pour la cérémonie des Pavés de la mémoire.

Les directions de ces établissements avaient d’abord décliné la présence pour cette cérémonie, avant de faire marche arrière. C’est le bourgmestre qui a demandé hier aux deux écoles d’envoyer une petite délégation d’élèves et de professeurs.

La commune et les écoles réfutent par ailleurs les possibles pressions de la part de parents d’élèves qui auraient justifié une absence.

Une polémique que n’auraient sûrement pas voulu les trois Anderlechtois, Salomon, Joël et Rachel Tancam, assassinés à Auschwitz en 1942, et honorés aujourd’hui par des pavés recouverts de laiton.

On en trouvait déjà une cinquantaine dans la commune, toujours installés sans souci.

Reste que pour la ministre de l’Education, Valérie Glatigny, il existe parfois une défiance à traiter ces sujets en classe.

“Je pense qu’il y a une forme de peur qui peut conduire à de l’auto-censure. Des enseignants me rapportent qu’ils ont peur d’enseigner tel fait de l’Histoire par peur des répercussions, de pressions de parents, d’intimidation. Donc il faut rappeler aux enseignants que nous sommes à leurs côtés pour qu’ils osent faire leur travail”, affirme-t-elle.

Et aussi éviter la création d’amalgames, par exemple, ici, entre la Shoah et le conflit actuel au Proche-Orient.

“Ce conflit international nous touche, mais évidemment c’est bien différent et je pense qu’on doit bien faire attention à ça”, nous précise Luiza Duraki, échevine de l’enseignement à Anderlecht.

“Il est clair que l’attitude du gouvernement israélien n’est en rien la responsabilité de la communauté juive de Belgique et n’a évidemment rien à voir avec le travail de mémoire, mais c’est clair qu’il y a des tensions”, affirme Fabrice Cumps, bourgmestre d’Anderlecht.

La police était donc présente pour encadrer la commémoration, devant la maison, rue Brogniez, où la famille Tancam vivait avant d’être déportée.

Reportage d’Arnaud Bruckner, Yannick Vangansbeek et Laurence Paciarelli