La crise politique à Bruxelles met le secteur associatif sous pression
Le secteur associatif bruxellois traverse une crise sans précédent.
Des centaines de travailleurs et responsables d’associations se battent pour la survie de leurs structures, en l’absence d’un gouvernement régional stable. Un rassemblement silencieux a eu lieu aujourd’hui devant le Parlement bruxellois, avec des pancartes dénonçant l’instabilité politique et financière qui frappe ce secteur essentiel à la société bruxelloise.
“Au mois de mars, j’étais confrontée à un gros problème de trésorerie, et je ne savais même pas si j’allais pouvoir payer mon personnel, c’est à dire seize personnes”, explique Sandrine Couturier, directrice de l’ASBL Convivence.
Le responsable de l’ASBL Dune, une structure qui accompagne les usagers de drogues, rencontre des difficultés similaires. “Aujourd’hui, on n’a pas la certitude d’avoir les financements pour le matériel de réduction des risques”, déclare-t-il.
Cette arrivée de matériel, essentiel pour lutter contre le VIH et le sida chez les usagers de drogues, risque de tarder, compromettant l’efficacité du travail de prévention de Dune.
Plus de 5 000 ASBL, représentant plus de 100.000 travailleurs, font part de leurs inquiétudes face à un gel politique qui perdure. “Si aucun gouvernement n’est formé, plusieurs services risquent de devoir fermer leurs portes d’ici 2025” lance Bruno Gérard, directeur de Bruxeo.
Face à cette impasse, les associations restent mobilisées. Ce matin, une délégation d’acteurs du secteur associatif a assisté au débat parlementaire afin de maintenir la pression sur les autorités.
◼︎ Reportage de Jean-Christophe Pesesse et Nicolas Scheenaerts