Une centaine de personnes dénoncent la dégradation du monument du 20e convoi

Une centaine de personnes se sont rassemblées dimanche devant la plaque commémorative du monument à la mémoire des résistants du “20e convoi” à Bruxelles, dans le bois de La Cambre, pour dénoncer sa vandalisation en début de semaine. Simon Gronowski, survivant de l’Holocauste et lui-même libéré du convoi, était présent.

Une croix gammée et une croix celtique, symboles nazis et d’extrême droite, ont été découvertes lundi dernier sur la plaque commémorative dédiée à Youra Livchitz, Jean Franklemon et ­Robert Maistriau, qui permirent à plus de 200 Juifs d’échapper à la déportation nazie. Le 19 avril 1943, un train de déportation baptisé “le 20e convoi” quittait le camp de transit de la caserne Dossin à Malines pour Auschwitz avec, à son bord, 1.631 Juifs dont 262 enfants. Grâce à des actions de résistance menées à la fois depuis l’intérieur et l’extérieur des wagons, plus de 200 de ces déportés parvinrent à sauter du train qui les destinait à l’extermination. Cet acte de rébellion est unique dans l’Europe occidentale sous administration nazie, selon la Fondation Auschwitz. Avec la mobilisation de dimanche, les organisateurs veulent dénoncer cette vandalisation mais aussi rendre hommage à ceux qui contribuent à lutter contre le racisme et le fascisme.

Les organisations Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB), Another Jewish Voice (EAJS), Héros de la Résistance, la Coordination Antifasciste de Belgique (CAB) et la Coalition 8 mai étaient représentées. Alors âgé de 11 ans, Simon Gronowski a été libéré du train le 19 avril 1943. “Il y a deux manières de lutter contre le fascisme“, a-t-il expliqué. “Il s’agit de garder vivante la mémoire des crimes des nazis et garantir le droit de vote, protéger la démocratie.” Il considère qu’il n’existe “en Belgique qu’un seul parti extrême” qui menace la démocratie, le Vlaams Belang. “Le danger d’une érosion de la démocratie vient principalement de l’extrême droite, mais pas exclusivement”, estime Dany Neudt, de l’organisation Héros de la Résistance. “Nous devons nous opposer à toutes les violations des droits de l’homme, y compris dans la “forteresse Europe” elle-même. La démocratie ne se transforme pas en dictature avec un grand fracas, mais elle meurt lentement.”

Belga, Photo : UPJB

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23 juin 2024 - 17h10
Modifié le 23 juin 2024 - 17h13