Un journaliste bruxellois en garde à vue alors qu’il faisait son travail
Il s’appelle Thomas Haulotte, il est journaliste indépendant, et cette semaine, il a passé une nuit au commissariat.
C’est dans le coeur du quartier européen, que le journaliste suit, de nuit, caméra en main, des militants sur le point de coller des affiches contre l’extrême droite. “Deux fourgons arrivent, une dizaine de policiers sortent. Ils nous demandent de nous mettre sur le côté”, raconte Thomas Haulotte. Il explique directement qu’il réalise un reportage sur les actions de désobéissance civile et malgré sa carte de presse, la police associe le journaliste aux militants, il est donc arrêté. “Moi, je faisais juste mon travail”, regrette-t-il.
Dès sa sortie du commissariat, il a alors publié une vidéo sur les réseaux sociaux et reçu de nombreux soutiens. De son côté, la police de la zone Bruxelles Capitale/Ixelles se justifie : “Aucun élément concret ne permettait de confirmer l’exercice effectif d’une mission journalistique au moment des faits et aucune demande de tournage n’avait préalablement été envoyée”.
Alors que le reportage se déroulait dans l’espace public, et l’association des journalistes rappelle, qu’aucune demande est nécessaire dans ces cas-là. Ainsi, l’AJP va saisir le comité P et portera plainte aux côtés du journaliste.
■ Reportage d’Alice Dulczewski, Karim Fahim et Stéphanie Mira