Un gouvernement bruxellois d’ici le 21 juillet, est-ce réaliste? L’avis de deux politologues
Sommes-nous à l’aube d’une semaine décisive pour la formation d’un gouvernement bruxellois ? À quoi peut-on s’attendre dans les prochains jours ? Peut-on vraiment espérer une piste de gouvernement pour la fête nationale ? Décryptage.
Des nouveaux occupants au siège du gouvernement bruxellois d’ici le 21 juillet : la piste annoncée par Georges-Louis Bouchez est-elle crédible ? “Avoir un gouvernement dans son entièreté, ça ne me semble pas évident du tout“, réagit le politologue Dave Sinardet. “Il faut quand même encore négocier avec tous les partis concernés un accord de gouvernement. Je ne crois pas qu’on est déjà là“, estime-t-il.
Mais où en sommes-nous alors ? Que va-t-il se passer entre les partis bruxellois dans les prochains jours ? Robin Lebrun, politologue à l’ULB, nous répond : “Ça sera d’abord des réunions. À voir si, effectivement, ces réunions avancent. On sait qu’aujourd’hui une solution, sans le PS ou sans le MR, paraît difficile au vu du point de vue des autres potentiels partenaires de majorité. Les Engagés ont bien fait comprendre qu’il était important que le PS et le MR travaillent ensemble“.
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Des exclusives qui compliquent tout
Il faut aussi se tourner du côté néerlandophone. La N-VA est indispensable pour le MR et l’Open VLD, mais rédhibitoire pour le PS… Des exclusives qui ne feraient pas vraiment sens, pour Dave Sinardet. “Que la N-VA soit dans le gouvernement ou pas, je ne crois pas que cela fasse fondamentalement changer grand-chose à l’accord du gouvernement. Sur l’axe socio-économique, finalement, le MR est probablement plus à droite que la N-VA à Bruxelles. Sur l’axe communautaire, le CD&V a aussi des positions qui ne sont pas si différentes que celles de la N-VA“.
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Toujours la même conclusion : les partis devront faire des concessions. “On l’a vu dans l’histoire du pays que c’était possible. Ça a pris beaucoup de temps“, note Robin Lebrun. “C’est vrai que pour la région bruxelloise, c’est une première d’avoir une formation gouvernementale aussi difficile. Mais en Belgique on a de l’expérience en termes de formations compliquées. Je pense qu’on peut s’inspirer des exemples précédents. Mais dans tous les cas, je pense qu’il faut commencer par le dialogue. Et là, la balle est dans le camp des partis“, conclut le politologue.
Reste à voir si les choses évolueront dans le bon sens, et vite. Nous sommes, ce dimanche, à J-8 avant la date butoir.
■ Reportage de Bryan Mommart, Karim Fahim et Stéphanie Mira





