Trois aides-ménagères sur quatre ont des difficultés financières, selon une étude de la CSC

La CSC Alimention et Services a mené une enquête auprès de ses affiliées dans le secteur des titres-services et leurs conditions ne sont pas enviables, ressort-il de ce dossier.

Les aides-ménagères ont été interrogées sur leur situation salariale et sur les postes de dépenses auxquels sont alloués leurs revenus. Et les résultats sont “stupéfiants”, commente l’organisation syndicale. “On savait que les difficultés existaient. Cette enquête a permis de mettre du contenu à ces témoignages”, indique Gaëtan Stas, secrétaire général de la CSC Alimentation et Services, dans Toujours + d’Actu sur BX1+. “La vie de tous les jours est vraiment compliquée. Et les fins de mois sont plus compliquées pour ces aides-ménagères, souvent seules et avec enfants”.

Selon cette enquête de la CSC, 43% repoussent souvent ou très souvent une consultation médicale ou l’achat de médicaments et, pour 70%, le paiement en temps et en heure des frais fixes (loyer, énergie, eau) constitue un problème. Pour un tiers des aides-ménagères, cela se traduit par des paiements tardifs. Un autre tiers doit économiser sur d’autres dépenses pour payer ces frais à temps.

En outre, seuls 11% des personnes interrogées partent en vacances à l’étranger chaque année, tandis que payer une facture inattendue de 1 000 euros est tout simplement impossible pour trois aides-ménagères sur quatre. Seuls 5% disposent des fonds nécessaires pour effectuer un tel paiement sans difficulté.

Du mal à joindre les deux bouts

Mais les résultats sont “encore plus désolants” lorsque l’on se penche sur le cas des aides-ménagères célibataires, déplore la CSC : 40% de ceux qui font appel à des services de garde d’enfants souhaiteraient travailler plus d’heures si ce service était moins cher. Les revenus supplémentaires dégagés en travaillant plus d’heures ne compensent en effet pas les coûts liés à la garde d’enfants. D’ailleurs, 90% des aides-ménagères célibataires (93% des célibataires avec enfants) éprouvent chaque mois des difficultés à joindre les deux bouts et 53% des aides-ménagères célibataires repoussent souvent, voire très souvent une consultation médicale ou l’achat de médicaments en raison de leurs coûts.

Un salaire horaire de 12,30 euros

Le salaire horaire maximum pour le personnel du secteur des titres-services est de 12,30 euros et 90% des aides-ménagères travaillent à temps partiel, situe le syndicat chrétien. La durée de travail moyenne est de 24 heures/semaine. Le salaire mensuel d’une “aide-ménagère moyenne” (avec plus de 3 ans d’ancienneté, une durée de travail de 24 h/semaine et un ou une partenaire disposant d’un salaire) s’élève à 1 279 euros brut, soit 1 170 euros net. Pour les célibataires avec deux enfants, le salaire net est de 23 euros de plus seulement.

À titre de comparaison, le salaire horaire le plus bas dans le secteur du nettoyage, dans lequel les activités sont similaires, est de 13,66 euros et les salaires y sont supérieurs en moyenne de plus de 2 euros par heure à ceux du secteur des titres-services, conclut le syndicat. (avec Belga, photo d’illustration : BX1)

■ Interview de Gaëtan Stas, secrétaire général de la CSC Alimentation et Services, par Fabrice Grosfilley dans Toujours + d’Actu.