Procès “Clinique”: la suspension du prononcé plaidée pour l’un des prévenus

palais de justice bruxelles

Me Audrey Dumont a plaidé mardi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles la suspension simple du prononcé de la condamnation pour Oussama A. Il est l’un des 22 prévenus du dossier dit “Clinique”, relatif à un trafic de drogue autour de la place Clemenceau à Anderlecht entre 2023 et 2024. Ce Marocain de 34 ans, en séjour illégal en Belgique, est soupçonné d’avoir joué le rôle de “nourrice” et de confectionneur des pacsons de drogue.

Mon client est venu en Belgique, sans titre de séjour, pour travailler. Dans cette histoire, il s’est retrouvé forcé à travailler comme coupeur de cocaïne dans un appartement”, a relaté l’avocate. “Il a été menacé avec une arme“, a-t-elle ajouté.

Me Dumont a demandé au tribunal de réduire la période infractionnelle, expliquant qu’Oussama A. n’a tenu ce rôle que pendant 20 jours. Elle a ensuite plaidé la suspension simple du prononcé de la condamnation, demandant au juge de tenir compte du fait que son client a été menacé et rappelant qu’il a un casier judiciaire vierge. A titre subsidiaire, elle a plaidé un sursis pour ce qui excède la détention préventive déjà subie. La procureure s’est opposée à une éventuelle suspension du prononcé, mais pas à un éventuel sursis.

Lundi, celle-ci a requis une peine de trois ans de prison à l’encontre d’Oussama A., rappelant qu’il avait été arrêté lors d’une perquisition le 2 avril 2024 dans un appartement qui, visiblement, servait à stocker la drogue. Elle le soupçonne d’avoir joué le rôle de “nourrice” et de confectionneur de pacsons de cocaïne et de cannabis. Son ADN avait été retrouvé sur des cartons de pizza et sur des petits sachets de conditionnement à l’intérieur de cet appartement.

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Cette enquête, au nom de code “Clinique”, comme une rue d’Anderlecht proche de la place Clemenceau, a mené à l’arrestation de plusieurs individus après trois vagues de perquisitions en janvier, avril et mai 2024, notamment rue de Douvres, rue Brogniez et rue de Tamines. C’est dans cette dernière rue que se cachait le “QG” des trafiquants de drogue. D’importantes quantités de stupéfiants et d’argent liquide ont été saisies dans l’habitation. Et c’est au sous-sol de celle-ci que des faits de traitement inhumain ont été commis à l’encontre d’un des vendeurs. Il a été “momifié dans de la cellophane et bâillonné“, selon la procureure.

La victime avait elle-même participé à une scène de passage à tabac au cours de laquelle un autre vendeur a été dénudé, ligoté et frappé. Il existe aussi une vidéo montrant cette victime frapper un vendeur sur la place Clemenceau.

Selon l’enquête, les dirigeants de ce réseau de trafic de cocaïne et de cannabis exerçaient une pression sur ceux qui surveillaient les vendeurs, et eux-mêmes exerçaient une pression sur les vendeurs. Tous usaient de violence, de menaces et de harcèlement via l’application Snapchat “pour enlever toute envie aux vendeurs de prendre la poudre d’escampette avec l’argent ou avec la drogue“, a exposé la procureure, “ou d’arrêter cette activité“.

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Le réseau était ainsi très hiérarchisé, avec des vendeurs, des hommes chargés de les surveiller et de les placer, des “nourrices” qui gardaient les stocks de drogue et d’argent liquide dans des habitations, des confectionneurs de pacsons et des ravitailleurs qui déposaient la drogue aux vendeurs.

Nombre de ces “dealers de rue” étaient en séjour illégal. Par ailleurs, la moyenne d’âge des prévenus est de 24 ans et plusieurs d’entre eux, qui étaient sous surveillance électronique, ont cassé leur bracelet et pris la fuite. Ils font défaut à leur procès.

Les plaidoiries de la défense se poursuivront mercredi.

Belga

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