Mobilité : le MR s’interroge sur la zone 30 généralisée

Alors qu’en 2021, la zone 30 se généralisera à une large proportion d’axes bruxellois, le MR s’élève contre cette mesure.

Les libéraux des différentes communes comptent, ainsi interpeller leurs conseils communaux dans les prochaines semaines. À Molenbeek-Saint-Jean, une interpellation est déjà prête pour le prochain conseil communal, qui aura lieu le 19 février. “Cette interpellation porte sur la mise en oeuvre du plan de généralisation de la zone 30. On s’interroge sur le fait que les communes seront obligées d’appliquer cette limitation, mais sans qu’un budget n’ait été provisionné pour ce faire. Qui va devoir financer cela ? Les communes ? Avec quel budget ?“, s’interroge Pascal Duquesne, conseiller communal MR.

L’interpellation libérale à Molenbeek porte également sur la mise en vigueur de la limitation : “Différentes associations ont déjà constaté qu’il est difficile de faire respecter ces 30 km/h : beaucoup d’automobilistes ne les respectent pas. Comment les communes vont-elles parvenir à faire respecter cette limitation ? Il n’y a rien de pire que de mettre en place une mesure impossible à faire respecter dans la pratique“, conclut le libéral. “L’interpellation est prévue, mais ne sera pas agressive. L’idée est d’obtenir des réponses“, précise Françoise Schepmans, première échevine.

À la Région, la priorité est aux zones accidentogènes

À la Région, c’est Anne-Charlotte d’Ursel, la présidente de la commission mobilité qui porte les interrogations libérales quant à la zone 30 généralisée. “Le MR est pour des zones 30, mais pas une zone 30 généralisée“, explique ainsi la libérale. “Tous les bourgmestres MR ont réalisé des zones 30 dans les quartiers résidentiels : à Bruxelles, 60% du territoire est déjà en zone 30.“.

Elle remet également en question l’ordre établi par la ministre bruxelloise Elke Van den Brandt (Groen) : “Elle nous a expliqué que la plan de généralisation de la zone 30 se déroulera en trois phases : le changement de réglementation (qui interviendra début 2021), la mise en place de radars, et ensuite des réaménagements de voirie. Pour nous, c’est agir dans le désordre. Je trouve cela incroyable d’acheter déjà 80 nouveaux radars, avant même de réaménager les routes. Quand on installe une zone 30 dans un quartier, il faut des aménagements pour faire en sorte qu’elle soit respectée : agrandir les trottoirs, mieux sécuriser les passages piétons, etc“.

Anne-Charlotte d’Ursel estime ainsi que la zone 30 généralisée ne devrait pas être la priorité, mais bien les zones à forte concentration d’accidents (ACA) : “Il existe une centaine de zones accidentogènes à travers la Région bruxelloise, où il y a une forte proportion d’accident. Parmi celles-ci, trente ont été jugées prioritaires par le rapport réalisé par Bruxelles Mobilité sous la précédente législature. Seulement, la ministre Elke Van den Brandt a expliqué que sur ces ACA, il n’y en a que six qui seront réaménagées. Cela nous pose problème car, pour le MR, la première priorité n’est pas de généraliser la zone 30, mais de s’attaquer à ces zones accidentogènes“. La libérale plaide également pour une meilleure sécurisation des abords des écoles, centres sportifs, plaines de jeux et résidences pour personnes âgées, et ce, avant la généralisation de la zone 30.

Arnaud Bruckner – Photo : Belga / N. Lambert