Elke Van den Brandt sur le Métro 3 : “Il faut continuer l’extension jusqu’à Bordet”

La ministre bruxelloise de la Mobilité était l’invitée de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles, ce mercredi.

Ce mardi, Elke Van den Brandt (Groen) a été longuement interrogée par les députés bruxellois de la commission Mobilité autour des travaux du chantier du métro 3. Et plus particulièrement autour du chantier sous le Palais du Midi, dans le quartier Stalingrad. En effet, le consortium en charge des travaux de construction du métro estime que le terrain sous le Palais du Midi est trop instable et a proposé une solution qui coûterait près de 170 millions d’euros et allongerait la durée des travaux pour huit années supplémentaires. Une solution intenable pour la Stib qui souhaite donc imaginer d’autres options, comme celle de démolir partiellement le Palais du Midi pour assurer ces travaux dans un délai plus court.

Voir aussi | Versus : le métro 3, un chantier hors de contrôle ? (vidéo)

Au lendemain de cette commission Mobilité, Elke Van den Brandt a affirmé au micro de BX1 que l’entrepreneur en charge du chantier connaissait les risques liés à ce tunnel. “On savait qu’il y aurait des difficultés. Des sondages du sous-sol avaient été faits, mais cela change mètre par mètre. Ce qu’il se passe maintenant est pire que ce qu’on avait imaginé, mais l’entrepreneur savait qu’il y avait un risque. Et le consortium avait accepté cela”, explique-t-elle dans Bonjour Bruxelles.

Concernant le montant évoqué de 170 millions d’euros en plus, la ministre ne souhaite pas encore donner un montant concret : Il y aura des surcoûts, mais les négociations sont en cours”.Pour rappel, le budget du chantier autour de ce métro qui doit relier Evere à Forest est déjà passé de 2,3 à 2,6 milliards d’euros.

“On a dépassé le point de non-retour”

Il reste désormais à prendre une décision, rapide, autour de ce Palais du Midi : “Il faudra faire un choix : plusieurs options ont été proposées par l’entrepreneur et la Stib. On doit évaluer le coût, mais aussi l’impact sur le quartier. Tous ces éléments sont encore analysés. (…) Normalement, nous devons prendre cette décision fin avril, mais nous attendons d’avoir tous les éléments sur la table”.

Lire aussi | Le “Prémétro+”, une alternative au Métro 3 imaginée par plusieurs associations

La ministre Groen se veut claire : concernant la section du métro entre la gare du Nord et Albert, “on a dépassé le point de non-retour. Cela nous coûterait le même montant de tout arrêter. Il faut qu’on trouve des solutions en dessous du Palais du Midi. On ne peut pas faire de tunnel sans ce tronçon-là”, répète-t-elle. Et concernant le nord du métro, vers Bordet, “le vrai point de non-retour sera en 2024, quand on aura attribué le marché”. Ce qui signifie que le dossier retombera dans les mains du prochain gouvernement bruxellois, après les élections régionales de 2024.

Elke Van den Brandt confirme son soutien au projet malgré les nombreuses difficultés évoquées et les questions émanant notamment de ses partenaires écologistes francophones :Je pense qu’il faut continuer cette extension du métro vers Bordet. Car si on ne fait pas cette extension, ce sera une ligne trop courte. Il ne faut toutefois pas rester sourd aux questions autour du budget et de l’impact de ces chantiers”, précise-t-elle.

■ Interview d’Elke Van den Brandt (Groen), ministre bruxelloise de la Mobilité et des Travaux publics, par Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles