Les discussions sur l’extension du Covid safe ticket à Bruxelles avancent malgré l’opposition du MR
La Région bruxelloise réfléchit à une extension du Covid safe ticket (CST) pour des événements de plus petite taille mais aussi pour l’horeca ou les salles de sport. Des discussions ont eu lieu ce jeudi mais le MR bloque. Pour modifier les conditions d’utilisation du CST, il faut l’accord des toutes les entités fédérées.
Hier, le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) et le ministre de la Santé, Alain Maron (Ecolo), ont discuté de l’extension du Covid safe ticket avec le premier ministre Alexander De Croo (Open VLD). Pour que Bruxelles puisse l’imposer dans d’autres circonstances que celles dictées par le fédéral, comme dans l’horeca ou les salles de sports, il faut changer l’accord de coopération.
Pour cela, il faut avoir le feu vert du fédéral mais aussi de la Flandre, de la Wallonie et de la Communauté germanophone. Tout le monde a l’air d’accord pour octroyer à Bruxelles ce droit sauf en Wallonie où le MR ne souhaite pas que Bruxelles impose un Covid safe ticket à l’horeca. Position que partage David Leisterh, président du MR bruxellois. “Il ne faut pas croire que le covid safe ticket est la panacée. Bruxelles n’est pas une île. Si nous l’imposons, certains iront dépenser leurs sous en Wallonie ou en Flandre. Par contre, si le CST est la seule solution pour éviter la fermeture de l’horeca, alors nous sommes pour. Mais laissons la chance à la campagne de vaccination qui a enfin mis un coup d’accélérateur.”
Le MR souligne l’importance pour Bruxelles de ne pas être la seule à mettre un CST. Et sur ce point, il est rejoint par Olivier Maingain. Le bourgmestre de Woluwe-St-Lambert est favorable à l’extension du CST pour tout le pays. “Croire que dans les autres Régions, la situation va rester identique avec la reprise du travail, des sorties et de l’école, et que Bruxelles serait une île avec une situation plus grave à gérer, serait une erreur à mon sens. Il serait donc bon que le Covid safe ticket soit mis à l’échelle du pays. Je pense que les gens qui se sont faits vacciner peuvent légitimement reprendre des activités comme avant et sont rassurés par le contrôle du covid safe ticket.”
Olivier Maingain souhaite obliger l’utilisation du CST pour tous les événements qui ont lieu dans son centre culturel de Wolubilis, mais concernant l’horeca ou les salles de sport, il est plus hésitant.
Modifier le nombre de personnes pour le culturel
En tout cas, au niveau du gouvernement bruxellois, on étudie la possibilité juridique de modifier le seuil minimal du nombre de personnes participant à un événement culturel ou à un congrès pour demander un covid safe ticket sans pour autant changer l’accord de coopération. Actuellement, le covid safe ticket ne concerne que les événements avec plus de 200 personnes à l’intérieur et 400 à l’extérieur. La Région voudrait passer à 50 personnes en intérieur. Les spectateurs ne devraient alors plus porter le masque et surtout, la place vide entre les bulles serait supprimée. Le gouvernement attend donc la réponse des juristes.
De son côté, la Fédération des employeurs des arts de la scène a écrit à la région et aux 19 bourgmestres pour leur demander de trancher le plus rapidement possible afin de pouvoir s’organiser pour le mois d’octobre. Pour les salles, cela voudrait dire remettre des places en vente et potentiellement, rembourser des clients qui ne voudraient finalement plus se rendre à un spectacle. Le monde culturel attend donc une décision pour la mi-septembre au plus tard.
■ Interview de David Leisterh, président du MR bruxellois et d’Olivier Maingain (DéFi), bourgmestre de Woluwe-St-Lambert par Vanessa Lhuillier