L’édito de Fabrice Grosfilley : devoir(s) de vacances

Aujourd’hui, nous sommes le 4 juillet 2025. La semaine prochaine, les programmes de BX1 passeront en grille d’été. Plus d’éditorial le matin. Si vous avez la chance de pouvoir prendre des vacances, vous aurez la tête ailleurs. Si vous restez à Bruxelles et que vous travaillez, ou que vous n’avez pas les moyens de partir, ce qui est le cas de plus d’une personne sur quatre en Belgique, cet éditorial et nos autres programmes vous manqueront peut-être. Si c’est le cas, on espère que vous nous garderez dans un coin de votre mémoire, et que nous pourrons nous retrouver à la rentrée prochaine, de l’autre côté de cette grande parenthèse que sont les vacances d’été.

Dans cet éditorial, cette année, un thème s’est largement imposé à nous, et dont nous avons parlé très souvent : ce sont les négociations en vue de former un gouvernement bruxellois. Ce 4 juillet il y a 390 jours que le bruxellois a voté.  Je vais vous en parler encore une fois ce matin. Pas pour « boucler la boucle », parce que nous sommes très loin de pouvoir boucler quoi que ce soit, mais peut-être pour lancer un appel et formuler un vœu.

L’appel d’abord. C’est celui qu’on a maintes fois répété sur cette antenne. Il a aussi été lancé par les partenaires sociaux, patrons et syndicats, par les associations de terrain, les comités de quartier, les acteurs du social et de la culture, et même par des citoyens qui ont tenté de servir d’aiguillon en organisant un pique-nique à la Bourse. Il nous faut un gouvernement. Pas pour faire joli, mais pour gouverner. Pour établir un budget, tenter de sortir de la spirale du déficit et de l’endettement. Un gouvernement pour légiférer, pour prendre des décisions. Un gouvernement pour décider des travaux à entreprendre. Un gouvernement pour construire ou rénover des logements, améliorer la mobilité, garantir le vivre-ensemble, la paix sociale, la sécurité dans nos rues, la propreté, etc., etc.

Pour tenter de sortir du blocage, on a proposé ou testé de nombreuses formules : avec ou sans la N-VA, une coalition très à gauche, ou une coalition très à droite, un gouvernement minoritaire, un gouvernement d’union régionale avec tout le monde, ou même un gouvernement d’experts, qui ne serait pas composé d’hommes et de femmes politiques. Rien n’y a fait. Nous n’avons toujours pas de gouvernement. On peut le renouveler, donc, cet appel, ce matin. Mesdames, messieurs les négociateurs, à l’heure où les écoliers reçoivent leurs CEB, vous avez échoué à l’examen. On ne peut pas vous laisser partir en vacances : vous allez devoir passer la seconde session. Et le plus tôt sera le mieux.

Au-delà de l’appel, je voudrais formuler un vœu. Et même avoir le culot de penser que ce vœu pourrait être exaucé. Puisque nous entrons dans la période des congés, que l’attention médiatique sera moins soutenue, que le citoyen a, de toute façon, fini par se lasser de ce feuilleton sans fin, et que même vous-même, messieurs et mesdames les négociateurs, vous finissez par vous fatiguer de cette procession d’Echternach où l’on avance de trois pas pour reculer de deux… Je forme donc le vœu que cette période estivale soit propice aux courbes rentrantes, aux apaisements, au respect du partenaire, au respect des paroles données, au dialogue, à la médiation, au sens de l’État, au sens de la région, au sens de l’intérêt général. Bref, à tout ce qui pourra permettre de rapprocher les points de vue et d’enclencher de réelles et sereines négociations.

Il n’est pas interdit d’y croire. On n’aura probablement pas de gouvernement pour le 21 juillet. Mais se dire que, pour la fête nationale, on pourrait au moins relancer la négociation, c’est possible. Qu’elle pourrait alors aboutir dans la fin de l’été. Disons fin août ou début septembre. Et que vous pourriez même vous offrir un break de 15 jours pour revenir dans d’encore meilleures dispositions ensuite. Mesdames, messieurs les négociateurs et négociatrices, c’est votre devoir de vacances. Et on va faire comme avec nos enfants. Vous ne voulez pas qu’on vous regarde pendant que vous le remplissez ? Vous voulez qu’on vous fiche la paix parce que vous ne voulez pas travailler sous pression ? Très bien. On va vous faire confiance. On vous laisse tranquilles. Mais attention… on se retrouve à la rentrée.

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04 juillet 2025 - 10h43
Modifié le 04 juillet 2025 - 10h43

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