Le pont Albert pourrait être détruit alors que certains s’y opposent: “Il fait partie du paysage”

Il surplombe l’avenue de Vilvoorde à Schaerbeek depuis plus d’un siècle. Le pont Albert est en mauvais état. Certains veulent sa démolition alors que d’autres souhaitent le restaurer. Si l’infrastructure est classée… cela pourrait signifier la fin des voitures sur le pont.

C’est l’un des derniers ponts du genre en Europe. Le pont Albert, aussi appelé la Rampe du Lion, enjambe les voies de chemin de fer, à l’arrière de la gare de Schaerbeek. Au fil des ans, son état s’est dégradé.

Il y a plusieurs semaines, Infrabel a introduit une demande de permis d’urbanisme pour le détruire : “L’objectif est de construire un nouvel ouvrage plus moderne, qui sera plus adéquat avec la mobilité d’aujourd’hui. Il pourra accueillir à la fois des bus, des trams, mais aussi des piétons et des cyclistes“, explique Jessica Nibelle, porte-parole d’Infrabel.

La Commission royale des Monuments et des Sites s’oppose fermement à ce projet et souhaite que l’ouvrage soit restauré, pas démoli. L’organe avance que la proposition ne respecte pas le style imposé par l’ouvrage initial. “Il fait partie du paysage. Je pense que tout le monde le connaît, il fait partie de la mémoire collective. Il est apparu dans des films“, argumente Stefaan Van Acker, le président.

Le mois dernier, la Commission a introduit une demande de classement, qui imposerait une protection du pont : “Cela ne veut pas dire qu’il sera figé dans son état. Ce que nous voulons, c’est donner un futur, transmettre un monument à une génération future et dans de bonnes conditions“, précise-t-il.

Mais cette décision ne serait pas sans conséquence : “On pourrait, par exemple, interdire le trafic motorisé sur le pont Albert, et ce pour des raisons évidentes de sécurité, puisque le pont se dégrade depuis des années et il faut absolument garantir la sécurité du trafic ferroviaire et routier“, assure Jessica Nibelle.

Le dossier arrivera prochainement sur la table du gouvernement. Si les travaux ont lieu, comme le souhaite Infrabel, ils débuteront en 2025, pour se terminer 2 ans plus tard.

■ Reportage de Lisa Saint-Ghislain, Nicolas Scheenaerts et Laurence Paciarelli