Le gouvernement bruxellois appelle le fédéral à accueillir tous les demandeurs d’asile
Le gouvernement bruxellois s’inquiète jeudi de l’annonce par le gouvernement fédéral de la fin de l’accueil des hommes seuls demandeurs d’asile, alors qu’un travail de coopération a débuté pour améliorer la situation à la gare du Midi. Il demande de ne pas appliquer cette décision et de tout mettre en œuvre pour accueillir les demandeurs d’asile, conformément à la loi.
Le gouvernement bruxellois indique s’engager pleinement dans le travail de coordination des compétences entre les différents niveaux de pouvoir dans le cadre du plan pour la gare du Midi, afin d’y rétablir la sécurité et la tranquillité. Il souhaite que les solutions de coopération soient également transposées à la gare du Nord, aux stations de métro et à leurs abords touchés par des situations similaires. “Il faut le faire aussi dans d’autres quartiers“, développe Alain Maron (Ecolo).
Le gouvernement s’inquiète toutefois particulièrement de l’annonce de la fin de l’accueil des hommes seuls demandeurs d’asile par Fedasil, annoncée par la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Nicole de Moor (CD&V). “Cette décision, si elle était suivie d’effet, aurait immanquablement des conséquences lourdes pour Bruxelles“, souligne le gouvernement bruxellois. “La très grande majorité de ces personnes se concentre en effet à Bruxelles, du fait de la localisation unique des institutions d’enregistrement des demandes d’asile.”
► VOIR AUSSI | Nicole de Moor suspend l’accueil des hommes seuls demandeurs d’asile : les associations s’indignent
Il appelle donc le gouvernement fédéral à assurer l’accueil de tous les demandeurs d’asile, conformément à la législation, et à mettre en œuvre un plan de répartition nationale.
Les autorités bruxelloises disent constater que la situation socio-sanitaire et la sécurité de plusieurs quartiers se dégradent depuis plusieurs années en raison du trafic de drogue, de la criminalité qui l’accompagne et de la présence de très nombreuses personnes sans abri, demandeuses d’asile ou sans titre de séjour. Des facteurs sur lesquels le gouvernement régional n’a “que peu de prise et compétence institutionnelle“, souligne-t-il.
■ Reportage de Michel Geyer et Nicolas Scheenaerts
avec Belga