Le Conseil musulman de Belgique demande sa reconnaissance définitive

Le Conseil musulman de Belgique (CMB) demande à la ministre fédérale de la Justice, Annelies Verlinden (CD&V), de lui accorder une reconnaissance définitive en tant qu’organe représentatif du culte musulman. Créé en 2023 pour succéder à l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), tombé dans le discrédit, le CMB avait alors bénéficié d’un agrément temporaire de deux ans, qui arrive à échéance fin juin.

L’ancien ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open Vld), avait mis fin à la reconnaissance de l’Exécutif des musulmans de Belgique par un arrêté royal daté du 29 septembre 2022. L’EMB était dans le viseur du libéral depuis octobre 2020, à la suite d’un rapport de la Sûreté de l’État dénonçant des ingérences étrangères en son sein. Parallèlement, la gestion de l’association avait été mise en cause pour son manque de transparence et sa confiscation par une poignée de membres.

Dans une lettre adressée à Mme Verlinden, la présidente du Conseil musulman de Belgique, Esma Uçan, souligne l’important processus de renouvellement engagé par le CMB depuis lors. Au cours de cette période, une nouvelle assemblée générale de 45 membres a été constituée, rassemblant des représentants de différentes communautés musulmanes, des imams, des professeurs de religion islamique et des aumôniers. Le 31 mai, cette instance procédera à l’élection d’un nouveau conseil d’administration. Esma Uçan a annoncé qu’elle ne se représentera pas.

La réforme ne s’est pas déroulée sans tensions. Ainsi, la Diyanet et Milli Görüs, qui comptent à elles deux des dizaines de mosquées, ont choisi de ne pas participer au processus. Leurs sièges au sein de l’assemblée restent donc vacants pour l’instant. Selon Esma Uçan, cette abstention était volontaire, mais la porte reste ouverte au dialogue. Ces deux réseaux avaient déjà été critiqués pour leur ingérence étrangère ainsi que pour leurs positions conservatrices.

Le CMB entend se distinguer de son prédécesseur en se positionnant comme une instance de concertation et de service. Il intervient notamment dans la reconnaissance des mosquées, la gestion des cimetières musulmans et l’accompagnement des aumôniers. En Flandre, la formation des professeurs de religion islamique reste provisoirement confiée au Centrum Islamonderwijs, lié à l’ancien EMB. Le CMB a fait appel de cette décision devant le Conseil d’État et réclame la gestion de cette compétence, qu’il exerce déjà à Bruxelles et en Wallonie.

Un arrêté royal devra entériner la reconnaissance du Conseil musulman de Belgique d’ici le 25 juin au plus tard.

Belga

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21 mai 2025 - 07h55
Modifié le 21 mai 2025 - 07h55

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