Face au télétravail, comment imaginer l’avenir des bureaux et des espaces de travail

Dans son ouvrage Work’n roll, Edouard Cambier, co-fondateur de Seed Factory, un espace rassemblant 150 entrepreneurs, décrit l’avenir des bureaux. Pour lui, le bureau traditionnel ne sera plus mais il va se réinventer en mettant au centre la collaboration.

Avant la covid-19, le télétravail n’était pratiqué qu’à raison de 1,4 jour par semaine en moyenne pour les 18% de Belges qui pratiquaient le télétravail. Aujourd’hui, 38% télétravaillent et 60% souhaiteraient continuer après la pandémie à hauteur de 2 jours par semaine. Alors est-ce que cela va changer l’utilité et la physionomie des bureaux, c’est en tout cas la théorie développée par Edouard Cambier. “Le bureau fonctionnel avec le patron qui veut avoir ses employés pour leur donner du travail et les contrôler est fini. Pour faire revenir les employés, il faut une utilité et le bureau doit être un lieu de création. Cela veut dire qu’il faut apporter une plus-value au fait de venir.”

Pour Edouard Cambier, les espaces doivent être multifonctionnels et à l’avenir le coworking pourrait représenter 30% des espaces de bureaux. Cela veut dire que l’urbanisme bruxellois pourrait être modifié. Les espaces collectifs devraient être repensés avec des espaces communs mais aussi une meilleure empreinte énergétique. Il pourrait être utile de ne chauffer les pièces que lorsqu’un membre de l’entreprise se trouve sur place. Car contrairement à ce qu’on pourrait penser de prime abord, le télétravail n’est pas forcément bon pour l’environnement. En effet, cela veut dire qu’en plus des bureaux, il faut chauffer les habitations et en termes d’équipements informatiques, il faut parfois le doubler.

Au niveau du logement, prévoir des espaces pour le travail aura un coût que tout le monde en pourra payer. Deux solutions sont envisagées par Edouard Cambier: l’exode urbain puisqu’on ne se rend pas tous les jours au travail et la création d’espaces partagés soit dans les immeubles d’habitations soit dans d’autres structures.

Dans les prochaines années, la reconversion des surfaces de bureaux devrait avoir de beaux jours devant elle.

■ Interview d’Edouard Cambier, co-fondateur de Seed Factory et auteur de Work’n roll par Vanessa Lhuillier