Le Bois de la Cambre fermé ou ouvert à la circulation ? Une étude fait le point
Un intense débat anime le Bois de la Cambre depuis des mois.
Faut-il fermer le Bois de la Cambre à la circulation, ou au contraire, l’ouvrir ? La question est au coeur du débat depuis plusieurs mois, et clive aussi bien les associations que les autorités politiques (et notamment les bourgmestres de Bruxelles et d’Uccle).
En marge de ce débat, des chercheurs de l’Université Libre de Bruxelles, et de la VUB, en collaboration avec le Brussels Studies Institute, se sont penchés sur la question dans le cadre d’une étude, dont les résultas viennent d’être dévoilés.
Concrètement, ces chercheurs ont interrogé plusieurs milliers de personnes quant à leurs souhaits de mobilité au Bois de la Cambre, entre le 27 novembre et le 7 décembre 2020. Au total, après nettoyage des données, les auteurs de l’étude ont pu travailler sur un échantillon de 7.252 réponses valides. Leur enquête contenait ainsi des questions sur l’usage actuel du Bois, les souhaits pour le futur, les pratiques de mobilité, ainsi que les contextes de vie et de travail, et d’utilisation d’espaces verts.
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La situation personnelle des répondants comme indicateur
Le premier point relevé par les auteurs de l’étude est que la situation personnelle des répondants (situation familiale, lieux de vie et de travail, pratiques de mobilité en ville, accès aux espaces verts, etc), a une influence certaines sur leurs souhaits quant au Bois de la Cambre. “Les résultats démontrent que les gens qui habitent le centre de Bruxelles, et qui ont moins d’accès à des jardins privés, souhaitent que le parc soit inaccessible à la circulation“, explique Nicola da Schio, coordinateur de l’étude et membre du groupe de recherche COSMOPOLIS de la VUB, “tandis que les personnes plus âgées et les automobilistes quotidiens souhaitent que l’entièreté du parc soit accessible à la circulation“.
Néanmoins, les chercheurs stipulent que leur étude va plus loin que de chercher à savoir quelle opinion est la plus répandue. “L’étude ne visait pas à répondre à la question de quel aménagement du parc dégage le plus de soutien public, parce que la problématique est plus complexe. Notre échantillon convient surtout à l’étude des profils des gens avec différentes préférences pour le parc“, indiquent ainsi les chercheurs.
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Trois grandes catégories
À partir des réponses récoltées, les répondants ont été classés dans trois grandes catégories : les Allow Traffic (autorisation sans restriction de la circulation), les Middle Ground (autorisation avec restriction de la circulation), et les Ban Traffic (interdiction de la circulation).
Globalement, les Allow Traffic sont plus âgés, avec un âge moyen de 50 ans, avec une forte représentation des pensionnés (15%) et des entrepreneurs (29%). Ils habitent ou travaillent généralement dans des communes plus éloignées du centre (seulement 21% habitent une des communes centrales de la région) et utilisent plus souvent des transports motorisés individuels (90% sont des automobilistes réguliers, contre 36% pour la moyenne régionale).
À l’opposé, les Ban Traffic sont plus jeunes, avec un âge moyen de 41 ans. Ils vivent plus au centre (62% vivent dans les communes centrales de la Région), et utilisent plus souvent le vélo (76% sont des cyclistes réguliers, contre 13% en moyenne régionale) : les utilisateurs réguliers de transports en commun étaient également sous-représentés dans l’échantillon.
Enfin, le groupe des Middle Ground représentait un profil entre les deux.
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Apporter plus de nuance au débat
Ces résultats ont été présenté vendredi derniers aux représentants des communes et de la Région, indique l’ULB, avec l’objectif de clarifier quels groupes profiteraient ou bien perdraient probablement des décisions potentielles par rapport au parc.
Comme l’explique le coordinateur de l’étude, Nicola da Schio, “nous espérons que cette étude apportera plus de nuance dans le débat. Nous avons pu démontrer que les contextes de vie, de travail, la dépendance aux moyens de transport et l’accès aux espaces verts jouent un rôle-clé. La décision sur l’avenir du Bois de la Cambre ne peut que faire partie d’une discussion et d’une étude plus large sur l’approvisionnement des espaces verts et la mobilité en ville“.
► Lien externe | L’étude complète peut être consultée sur le site du BSI
ArBr – Photo : Belga (archives)