Laurette Onkelinx : “Non, la N-VA ne va pas diriger les travaux du Parlement”

Laurette Onkelinx (PS), députée fédérale et présidente de la fédération bruxelloise du PS, a répondu aux questions de Jean-Jacques Deleeuw dans L’Interview, ce mercredi sur BX1.

La députée fédérale est revenue sur les rumeurs autour du groupe Proximus qui pourrait licencier jusqu’à 1900 personnes dans les prochains mois. Si la décision n’est pas encore rendue officielle, les discussions sont déjà la source de nombreux débats. « Proximus, en tant qu’entreprise publique, doit être exemplaire au niveau social. Il doit y avoir un travail de préparation et de respect vis-à-vis des travailleurs et cela n’a pas été fait. De même, le gouvernement fédéral n’a pas bien géré sa relation avec Proximus », estime Laurette Onkelinx. « Cette crainte d’un nouvel opérateur fait qu’il y a eu des réactions inappropriées, comme celle que Proximus a eu aujourd’hui ». Elle estime qu’il « faut maintenir des contacts étroits entre Proximus et l’État, ce qui n’a pas été fait ».

Elle est ensuite revenue sur le bilan social du gouvernement Michel et de ses mesures pour le pouvoir d’achat. « Nous sommes sortis de la grosse crise financière qui nous a plombés. Mais la stratégie du gouvernement n’a pas permis de profiter de cette sortie. Il y a eu une meilleure reprise dans d’autres pays européens », explique-t-elle. « Il y a une grande contestation sociale contre la politique de ce gouvernement. Les citoyens demandent un changement. (…) La baisse de la TVA sur l’électricité à 6 % doit être voté. Nous voudrions aussi des mesures concernant la santé de la population. Maggie De Block est en train de détériorer notre système de santé. Il faut que le budget suive mais nous faisons le travail pour que le budget suive ». Laurette Onkelinx a même été vue, ce week-end, avec… un gilet jaune dans le Brabant wallon : « Ces dames m’ont interpellé et nous avons discuté. Je soutiens certaines revendications sociales des Gilets jaunes », affirme-t-elle.

« La loi Onkelinx est nécessaire »

Concernant le travail des parlementaires, Laurette Onkelinx estime que ce sont bien l’ensemble des chefs de groupe qui ont désormais la main. « Ce n’est pas Sigfried Bracke qui va mener les manœuvres. Qu’il joue son rôle de président de la Chambre, ce n’est pas anormal. Mais il n’aura pas de rôle prédominant. Ce n’est pas la N-VA qui va diriger les travaux du Parlement », clame la députée fédérale. « La Belgique est habituée aux affaires courantes. Désormais, pour qu’un projet de loi puisse être votée, il faut juste trouver une majorité qui va être différente à chaque fois, selon le texte proposé. Le président de la Chambre va seulement noter les volontés et exigences des chefs de groupe ».

Elle s’est enfin exprimée sur la manifestation menée ce mardi à Saint-Josse durant laquelle des défenseurs des droits des sans-abris ont enterré symboliquement la loi Onkelinx, votée voici 25 ans et qui doit permettre la réquisition d’immeubles pour les sans-abris. « La loi Onkelinx est nécessaire. Ces manifestants pleuraient cette loi », explique Laurette Onkelinx. « Il est vrai que cette loi n’a pas une application facile : il faut du courage politique. Philippe Close et Vincent De Wolf l’ont eu notamment en Région bruxelloise. Cela prend du temps. Je suis heureuse de constater que de plus en plus d’initiatives sont prises pour des alternatives ».

Pertes d’emploi chez Proximus, le pouvoir d’achat, les gilets jaunes, la Chambre aux manettes, la loi Onkelinx en question… : découvrez l’intégralité de L’Interview de Laurette Onkelinx dans notre replay.

Retrouvez L’Interview du lundi au vendredi à 12h45 sur BX1.

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09 janvier 2019 - 13h29
Modifié le 09 janvier 2019 - 14h03