La CEDH valide la condamnation en Belgique du salafiste radical Fouad Belkacem
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rejeté jeudi le recours de Fouad Belkacem, le dirigeant d’une organisation salafiste radicale condamné en Belgique pour incitation à la discrimination et à la haine et jugé ses propos contraires aux valeurs de la Convention européenne des droits de l’homme.
Fouad Belkacem, 35 ans, ressortissant belge d’origine marocaine, dirigeant et porte-parole du mouvement islamiste radical Sharia4Belgium dissout en 2012, est incarcéré depuis quatre ans en Belgique où il a été condamné à une peine de 12 ans de prison en tant que dirigeant d’une organisation terroriste. Son recours devant la CEDH concernait une autre condamnation, pour incitation publique à la discrimination, à la violence et à la haine. Cette décision visait des propos tenus sur YouTube dans lesquels il appelait, entre autres, à “dominer” les non-musulmans, à “leur donner une leçon et à les combattre”, comme l’a résumé la Cour. Fouad Belkacem soutenait que cette condamnation avait porté atteinte à sa liberté d’expression, protégée par la Convention des droits de l’Homme. Mais les sept juges de la CEDH ont jugé à l’unanimité que M. Belkacem cherchait à détourner de sa vocation l’article 10 de la Convention sur la liberté d’expression, et ont déclaré sa requête irrecevable. Leur décision est définitive, précise l’arrêt. La Cour a estimé que “les propos en question ont une teneur fortement haineuse et que M. Belkacem cherchait, par ses enregistrements, à faire haïr, à discriminer et à être violent à l’égard de toutes les personnes qui ne sont pas de confession musulmane”. “Une attaque aussi générale et véhémente est en contradiction avec les valeurs de tolérance, de paix sociale et de non-discrimination qui sous-tendent la Convention européenne des droits de l’homme”, ont-ils souligné. (Belga)