“Hadja Lahbib doit condamner clairement l’opération militaire au Nagorny Karabakh”

Nicolas Tavitian, chercheur et ancien président du comité des Arméniens de Belgique, était invité de Bonjour Bruxelles ce mercredi 20 septembre.

L’Arménie a affirmé mercredi qu’au moins 32 personnes avaient été tuées et plus de 200 autres blessées depuis l’offensive au Nagorny Karabakh lancée la veille par les forces azerbaïdjanaises dans cette région disputée avec Erevan. Les séparatistes arméniens du Nagorny Karabakh ont également annoncé qu’ils déposeront les armes dans le cadre d’un cessez-le-feu et négocieront dès jeudi la réintégration de cette région disputée à l’Azerbaïdjan, un accord trouvé après une médiation des forces russes de maintien de la pai

Si maintenant ils mettent la main sur l’ensemble de la population du Karabakh au mieux, on emprisonne des gens pendant très longtemps, au pire, on les assassine, on les torture“, a réagi Nicolas Tavitian, chercheur et ancien président du comité des Arméniens de Belgique, dans Bonjour Bruxelles ce mercredi matin. Nous craignons “un nouveau génocide arménien ou la poursuite d’un génocide sur la durée. Vous avez en Turquie et en Azerbaïdjan un nettoyage systématique des Arméniens et c’est donc la poursuite de ce nettoyage ethnique que nous craignons.”

 

Une condamnation belge et des sanctions européennes

Les Arméniens de Belgique demandent “dans un premier temps, une condamnation claire. Charles Michel et Macron l’ont fait. Hadja Lahbib (Ministre des Affaires étrangères ) ne l’a pas fait. Elle doit condamner clairement cette attaque. Dans un deuxième temps, nous demandons des sanctions sur l’Azerbaïdjan. Nous sommes en relation économique étroite avec l’Azerbaïdjan. Ils nous fournissent du gaz. Il y a des investissements occidentaux massifs. L’Italie se fournit en Azerbaïdjan. Une grande partie des investissements en Azerbaïdjan sont britanniques. Donc nous avons des moyens d’action pour faire stopper cette attaque.”

 

L’Azerbaïdjan a lancé mardi une nouvelle offensive au Nagorny Karabakh, territoire sécessionniste d’Azerbaïdjan majoritairement peuplé d’Arméniens, suscitant l’inquiétude de la communauté internationale. Trois ans après une guerre qui avait débouché sur une déroute militaire de l’Arménie, la reprise du conflit s’est invitée en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, la France réclamant une réunion “d’urgence” du Conseil de sécurité pour prendre acte d’une offensive “illégale” et “injustifiable” menée par Bakou au Nagorny Karabakh.  Le chef de l’ONU a appelé “dans les termes les plus forts, à un arrêt immédiat des combats, à la désescalade et au respect plus strict du cessez-le-feu de 2020 et des principes du droit international humanitaire“, selon un communiqué publié mardi soir, par son porte-parole Stéphane Dujarric.

Nicolas Tavitian, chercheur et ancien président du comité des Arméniens de Belgique, au micro de Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles