Glatigny (MR) sur l’allongement du tronc commun : “Je veux vérifier l’adhésion des acteurs de terrain”
Valérie Glatigny (MR), la ministre de l’Education à la Fédération Wallonie-Bruxelles, assure ne pas vouloir détricoter le Pacte pour un enseignement d’excellence, mais veut “vérifier l’adhésion des acteurs de terrain” au dispositif. Elle était l’invitée de Bonjour Bruxelles,
La libérale a commencé par évoquer l’appel de la dernière chance lancé hier soir par le formateur David Leisterh aux partis francophones, pour former un gouvernement avec la NVA. Vu le contexte bruxellois, en matière sécuritaire ou budgétaire, “cet appel doit être entendu“, dit-elle. Aux francophones de changer d’avis, et pas aux néerlandophones ? “On a épuisé toutes les pistes de solution côté néerlandophone, il faut donc faire avec un principe de réalité et prendre nos responsabilités parce que nous avons besoin d’un gouvernement.”
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Concernant l’avenir du Pacte d’excellence, la ministre assure ne pas vouloir le détricoter, “il a produit des choses fantastiques“, mais entend, alors que le plan est à mi-chemin, interroger la suite, “et se poser la question de ce qui va se passer en 2028“. Autrement dit, revenir sur l’allongement du tronc commun (jusqu’en 3e secondaire, NDLR) ? La ministre souhaite faire une pause. “On voit qu’il y a une fatigue sur le terrain, il est donc important de vérifier s’il y a toujours adhésion à ce qui avait été prévu en 2017 et de vérifier les impacts car on sait qu’il y aura des pertes d’emplois, des problèmes organisationnels, des impacts pédagogiques et je m’inquiète des possibles augmentations de décrochages pour les jeunes en difficulté en 2e secondaire.”
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Valérie Glatigny a ainsi commandé à son administration une note “pour faire la clarté sur les impacts“. Une discussion est prévue le 11 mars avec les fédérations de pouvoirs organisateurs et les syndicats car “il faudra que nous assumions tous les conséquences de cet allongement.” La ministre ne cache pas ses doutes : “Lors de rencontres informelles, des gens me disent qu’il faut bien apprécier les impacts, il s’agit donc d’une mesure de prudence.”
Valérie Glatigny insiste aussi sur la nécessité revaloriser l’enseignement qualifiant et rappelle qu’elle veut renforcer l’accès aux études supérieures pour les jeunes sortant du qualifiant : “nous volons faire de cette filière une filière de premier choix, raison pour laquelle j’ai demandé un temps de réflexion pour qu’on puisse ajouter des activités orientantes durant cette troisième année.”
L’allongement du tronc commun pourrait être remis en question? “Je vais suivre la Déclaration de politique communautaire, qui prévoit un socle d’activités communes allégées avec d’avantage d’activités orientantes.” Et demander à l’administration “des pistes concrètes pour réaliser cette inflexion.” “Ce qui est important c’est d’assumer collectivement des décisions prises en 2017.”
La ministre a également expliqué sa décision d’interdire le smartphones à l’école, interdiction qui porte sur son usage récréatif, non pédagogique.
►Ecouter l’interview de Valérie Glatigny, ministre de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans Bonjour Bruxelles