Formation bruxelloise : “On ne peut pas mettre le Parlement au chômage”, se défendent les francophones

Les négociateurs pour la formation d’une majorité bruxelloise francophone MR-PS-Engagés ont annoncé durant le week-end être sur la même longueur d’onde pour reporter de deux ans la prochaine phase de la zone de basses émissions (LEZ) de la capitale.

Une annonce qui a mis en colère la “formatrice” néerlandophone Elke Van den Brandt (Groen), et qui a aussi été critiquée par la cheffe de file N-VA dans la capitale, Cieltje Van Achter. Mardi, les principaux acteurs montraient peu de compréhension pour ces réactions outrées, avançant que le temps presse, pour les citoyens. “On prend nos responsabilités”, rétorquent-ils. Selon Fouad Ahidar, cet accroc pourrait donner un coup d’accélérateur à la formation d’une majorité néerlandophone.

Le formateur côté francophone, le libéral David Leisterh, calme le jeu: “Il est hors de question de vouloir avancer seuls sans les néerlandophones“, assure-t-il. Mais “vu qu’il n’y a toujours pas de possibilité de discuter de manière concrète (avec un interlocuteur néerlandophone, NDLR), le parlement reprend progressivement ses droits. Et il y a des dossiers urgents qui doivent avoir une réponse le plus rapidement possible”.

Parmi ceux-ci, les primes Renolution mais aussi le report de la nouvelle phase de la LEZ, prévue pour début 2025. “A 4 mois de l’échéance, les Bruxellois ont besoin de savoir s’ils doivent ou non procéder à un investissement financier très lourd (le remplacement de leur voiture trop polluante, NDLR). Il ne faut pas les prévenir trois semaines avant Noël”, tranche David Leisterh. Ahmed Laaouej (PS) va dans le même sens. “Nous sommes un peu aujourd’hui l’otage de la paralysie côté néerlandophone”, s’inquiète-t-il. Or, “on ne peut pas non plus mettre le Parlement au chômage. Il se réunit la semaine prochaine et va commencer à débattre de toute une série de dossiers, on ne peut pas faire comme si on n’existait pas politiquement. Les gens attendent, il y a des besoins sociaux”.

Par ailleurs, déjà avant la campagne électorale, “une large majorité au parlement” soutenait un report de deux ans de la nouvelle phase d’interdiction de véhicules. “C’est une mesure sociale, pas la fin d’une politique environnementale ambitieuse”, ajoute le socialiste.

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Du côté néerlandophone, la difficulté reste la même: Elke Van den Brandt (Groen) a besoin d’un 4e parti pour former une majorité avec l’Open Vld et Vooruit, mais le CD&V rechigne tandis que la Team Fouad Ahidar refroidit les autres partenaires. Fouad Ahidar assure mardi être encore en contact régulier avec Elke Van den Brandt. L’accroc autour de la LEZ pourrait aider à débloquer la situation, estime-t-il. “Peut-être que ça va pousser les néerlandophones à former leur propre cadre, sans s’occuper de que pensent MM. Laaouej ou Leisterh”. Fouad Ahidar est en tout cas prêt à soutenir au parlement les textes d’une coalition néerlandophone minoritaire, s’ils sont “dans l’intérêt des Bruxellois”. “Par contre, dépanner pour nommer les ministres du gouvernement, ça je ne ferai pas”.

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Tous les regards se tournent vers la N-VA, qui pourrait être cet indispensable 4e partenaire, mais Cieltje Van Achter n’a rien voulu dévoiler des discussions, mardi. “Il est important d’avoir rapidement un gouvernement bruxellois avec une majorité côté néerlandophone, mais vu les difficultés, je ne veux pas faire de commentaires. La formation est trop importante”.

Belga