Florence Lepoivre sur la mesure d’allocation de chômage : “On détricote le marché du travail”
Florence Lepoivre, la secrétaire générale de la FGTB Bruxelles, était l’invitée de Bonjour Bruxelles avec Fabrice Grosfilley.
Comme annoncé par Thierry Bodson, la FGTB compte bien faire barrage contre la réforme des allocations de chômage. L’idée sera d’aller à l’encontre de la loi à la Cour constitutionnelle, mais aussi d’introduire des recours individuels contre les exclusions lorsqu’elles arriveront le 1ᵉʳ janvier. “Ce n’est pas jouer la montre, mais c’est donner la possibilité aux gens de se retourner”, commence Florence Lepoivre lors de cette entrevue.
Cette mesure de l’Arizona entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier en étant annoncée le 1ᵉʳ juillet. Selon la secrétaire générale de la FGTB Bruxelles, les délais sont trop courts. Pour le gouvernement fédéral, tout était dans les programmes et l’accord de gouvernement. “Je ne suis pas certaine que tout le monde le lise en long et en large. Donc non, les gens n’étaient pas prévenus”, rétorque-t-elle.
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Les chiffres de cette réforme sont énormes, comme expliqué sur notre média BX1. “Une grande partie de ces gens ira aux CPAS. Ils seront en fin de droits et se dirigeront vers ces organismes pour obtenir de l’aide.” Selon David Clarinval, cela ne représenterait qu’un tiers des personnes. “Ce chiffre sera beaucoup plus élevé puisqu’une série de gens iront même s’ils n’y ont pas droit.”
“On détricote le marché du travail”
Au-delà des chiffres, Florence Lepoivre estime que les différentes mesures vont mettre une pression sur tous les travailleurs. “Ceux qui pensent qu’ils ne seront pas touchés parce qu’ils ne se trouvent pas au chômage se trompent. Cela va accentuer la pression sur leurs conditions de travail et salariales. Il y aura aussi une augmentation des impôts. Cela va faire un effet domino avec la précarité et une violence qui augmente. En parallèle, on voit que l’on détricote complètement le droit du travail.”
La secrétaire générale a pris un exemple concret pour expliquer son propos. “On a supprimé une loi qui prévoyait que l’on ne pouvait travailler minimum un 1/3 temps. Cela va forcément impacter les travailleurs, notamment les femmes.”
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Elle ne croit pas du tout non plus à un effet vertueux de la mesure. “Elle démontre surtout que le gouvernement est dans un état d’esprit passéiste du monde du travail. On est de retour au 19ᵉ siècle en fait. Un moment de l’histoire où l’on considérait qu’un individu au chômage était fautif. Depuis lors, on a évolué en pensant que c’était une responsabilité collective et sociétale.”
Le 29 avril, une manifestation est prévue pour contester les nouvelles mesures. D’autres actions seront prévues, normalement fin mai.