Examen d’entrée en médecine : “Un système à la va-vite qui va écarter de très bons médecins”

La plateau du Heysel prend des airs fort studieux ce vendredi à l’occasion de la tenue du tout premier examen d’entrée aux études de médecine et de dentisterie organisé en Fédération Wallonie-Bruxelles. Les associations étudiantes restent très septique quant à son existence. 

Quelque 4.200 candidats étaient attendus de 9h30 à 17h00 à Brussels Expo pour une journée complète d’épreuves. 10% des inscrits ne s’y sont pas rendus.

Les candidats qui auront obtenu une moyenne d’au moins 10/20 pour chacune des deux parties avec un minimum de 8/20 pour chacune des huit matières seront considérés comme ayant réussi l’examen d’entrée. La sélection s’annonce drastique. Garant du contingentement de praticiens, le gouvernement fédéral a en effet déjà décidé de ne délivrer que 607 attestations Inami tout au plus aux médecins qui seront diplômés en Fédération Wallonie-Bruxelles dans six ans, soit précisément la cohorte de jeunes qui va se lancer dans ces études cette année. L’an dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, avait estimé de son côté que seuls 10% des candidats environ réussiraient l’épreuve. Confirmé malgré d’ultimes recours juridiques dressés contre lui cet été, cet examen d’entrée découle de l’ultimatum lancé par la ministre de la Santé publique, Maggie De Block. Lassée par l’absence en Fédération de tout mécanisme de filtre efficace pour respecter le contingentement fédéral, celle-ci avait très clairement menacé de ne plus délivrer d’attestations Inami aux nouveaux médecins francophones si la Fédération ne mettait pas sur pied un examen d’entrée, comme la Flandre le pratique depuis 20 ans déjà.

Opposant de longue date à toute épreuve de sélection, et pointant la pénurie de médecins constatée sur le terrain, le ministre de l’Enseignement supérieur Jean-Claude Marcourt s’était, la mort dans l’âme, résigné à rédiger un décret créant cette épreuve de sélection. Les participants à l’examen seront informés de leurs résultats après délibérations du jury, pour le 18 septembre au plus tard. Les cours dans les facultés de médecine francophones reprennent en effet à cette date.

“Un système à la va-vite qui va écarter de très bons candidats” selon Quentin Lamelyn, co-président du Comité universitaire des étudiants en médecine.

  • Reportage Marie-Noëlle Dinant et Nicolas Scheenaert

avec Belga