Engie Electrabel dément tirer profit d’une possible pénurie d’électricité

Electrabel, la filiale belge du groupe français Engie, a démenti dimanche tirer profit d’une possible pénurie d’électricité, qui serait due à l’indisponibilité de la plupart des sept réacteurs nucléaires qu’elle exploite, annoncée le 21 septembre dernier à la surprise générale.

“Les premiers impacts économiques sont pour nous”, a affirmé le directeur des activités nucléaires d’Electrabel, Thierry Saegeman, sur le plateau de l’émission De Zevende Dag de la VRT-télévision.

“Nous faisons des centaines de millions de pertes” en raison de cette situation, a-t-il ajouté, tout en précisant que l’entreprise était disposée à fournir l’équivalent de la production de 12 centrales nucléaires en Belgique et dans les pays voisins pour aider Elia, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité à haute tension, à garantir la sécurité de l’approvisionnement.

La crainte d’un “black out” électrique cet automne a été alimentée par le fait qu’initialement, six des sept réacteurs nucléaires belges auraient du être à l’arrêt – seul celui de Doel 3 devant être opérationnel.

Engie Electrabel a toutefois annoncé vendredi avoir avancé l’entretien de Tihange 1 d’une semaine, du 13 octobre au 17 novembre au lieu d’un entretien initialement prévu du 20 octobre au 29 novembre.

Le président du sp.a, John Crombez, a parmi d’autres accusé Electrabel d’avoir tiré profit du doublement constaté lundi du prix de l’électricité. “Cela n’est pas absolument pas le cas”, a rétorqué dimanche M. Saegeman. Il a admis que le prix de l’électricité avait brièvement augmenté cette semaine, mais souligné que cette tendance haussière s’observait depuis plus d’un an. Cela ne s’applique que sur un quart de la facture adressée aux consommateurs, le reste du prix étant composé de taxes, de surtaxes et de la TVA.

Selon M. Saegeman, Electrabel est contraint d’acheter de l’électricité sur d’autres marchés, à un prix plus élevé que ce qui avait été convenu avec les clients. “Nous démentons formellement toute accusation de manipulation du marché et une hausse des prix. Nous n’en devenons pas plus riches. Nous devenons simplement plus pauvres, mais uniquement parce que la sécurité est notre priorité”, a-t-il dit.

La ministre fédérale de l’Energie, Marie Christine Marghem (MR), a pour sa part déclaré qu’elle avait été “surprise” par l’annonce d’Electrabel de l’indisponibilité au départ de six des sept réacteurs à l’approche de la période hivernale. “Ce qui compte, c’est de trouver des solutions, et c’est mon rôle. Je m’y attache depuis huit jours”, a-t-elle affirmé sur le plateau de l’émission ‘C’est pas tous les jours dimanche’ de la chaîne privée RTL-TVI. “Nous avons appris en effet le 21 septembre que deux réacteurs qui devaient rentrer dans le circuit (de production) fin septembre et fin octobre rentreraient six mois plus tard. Ce déjouement des prévisions est problématique”, a-t-elle dit. “Tout le monde en a été surpris, moi-même, Elia et tous les consommateurs”, a admis Mme Marghem. Elle a toutefois souligné que la constitution d’une “task force” réunissant les acteurs du secteur avait permis de trouver 750 mégawatts, d’avancer la réouverture de Tihange 1 et l’entretien de deux autres unités”.

Selon M. Saegeman, la recherche d’électricité se poursuit. “Nous avons mobilisé tous nos moyens. Nous avons disponible l’équivalent de 12 centrales nucléaires dans les pays voisins pour aider le gestionnaire du réseau, Elia”, a dit le directeur des activités nucléaires d’Electrabel.

Belga

Partager l'article

30 septembre 2018 - 15h19
Modifié le 30 septembre 2018 - 15h20