Élections 2024 : les universités demandent un refinancement à la future majorité

Les élections de 2024 approchent petit à petit. Les organisations commencent à donner leurs priorités aux partis politiques. Le Conseil des recteurs et rectrices des universités francophones ne manque pas à l’appel. Leur priorité : un refinancement des universités.

Le Cref demande une augmentation des subsides de fonctionnement alloués aux six universités francophones. Cette augmentation est nécessaire, car la population estudiantine a augmenté de 63 % entre 2006 et 2021, alors que les subsides ont augmenté de 18 %. Selon le Cref, cette différence aurait mené à une diminution de 24 % du financement par étudiant.

Pour Annemie Schaus, rectrice de l’Université Libre de Bruxelles et présidente du Cref, cette diminution serait très inquiétante pour la qualité de l’enseignement. “Les universités sont aussi l’un des piliers de la démocratie et elles doivent à ce titre être protégées dans un contexte de montée de l’extrême droite et de remise en cause de la science“, explique-t-elle.

Le problème des étudiants étrangers non-résidents

Plusieurs pistes ont été envisagées pour refinancer les universités. Selon le Cref, il serait possible d’exonérer les salaires des chercheurs du précompte professionnel.

Toucher au minerval des étudiants ne serait, par contre, pas envisageable. La Fédération des Étudiants Francophones annonce y être opposée.

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Une autre piste concernerait les étudiants étrangers non-résidents. Actuellement, ils représentent 11,5 % de la population estudiantine et captent 13 % du financement des universités. Pourtant, ils ne payent pas d’impôts et contribuent au financement de leurs études que par le biais de leur minerval, à savoir 835€ par an.

D’autres préoccupations

Le refinancement n’est pas la seule priorité du Cref. Celui-ci demande également la création d’un Fonds Impact Transition, qui permettrait de “financer l’adaptation des programmes universitaires aux enjeux de la transition“.

Les recteurs et rectrices demandent aussi que la future majorité se penche sur la rénovation des bâtiments universitaires.

Enfin, le dernier point concerne la santé mentale des étudiants. Selon Annemie Schaus, les services sociaux des universités débordent. En 2021, 50 % des étudiants présentaient des symptômes d’anxiété et 55 % de dépression. Le Cref appelle les pouvoirs publics à un soutien accru pour financer la prise en charge des étudiants qui ont besoin d’aide. Les recteurs et rectrices veulent pouvoir engager une politique de prévention et de suivi à long terme.

■ Explications d’Emilie Vanhemelen dans le 12h30

Photo : Belga / Benoit Doppagne