Élection présidentielle en France : Macron/Le Pen au second tour mais “le scénario est différent de 2017”

Les résultats du vote des Français en Belgique n’a pas encore été révélé officiellement par les autorités françaises.

Plus de 48 000 Français étaient inscrits en Belgique pour voter ce dimanche au premier tour de l’élection présidentielle française. Les files étaient longues devant le Palais 1 du Heysel qui accueillait la majeure partie des bureaux de vote à Bruxelles. Mais on ne connaîtra pas tout de suite les résultats de ce scrutin en Belgique : les résultats des Français à l’étranger n’ont toujours pas été communiqués en détails par le ministère français de l’Intérieur.

Après 97% des bureaux de vote dépouillés en France, le président sortant Emmanuel Macron (La République en Marche) sort en tête de ce premier tour avec 27,60% des suffrages exprimés, devant la candidate d’extrême-droite Marine Le Pen (Rassemblement National), qui a obtenu 23,41% des voix.

Selon les premiers résultats des Français établis hors de France révélés par le ministère de l’Intérieur, Emmanuel Macron est annoncé en tête avec 45,09% des voix (sur 504 291 votants) devant Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) avec 21,92% des voix.

En Belgique, en 2017, “Emmanuel Macron était sorti en tête et l’extrême-droite était relativement faible”, rappelle Robin Lebrun, politologue au Cevipol, le Centre d’étude de la vie politique de l’ULB, au micro du 12h30 de BX1+. La situation est bien différente en France : “L’extrême-droite a obtenu un score historique. C’est même une tendance de fond. C’est la troisième fois lors des cinq dernières élections présidentielles que l’extrême-droite arrive au second tour, indique Robin Lebrun.

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“Plus compliqué pour Macron”

Pour la deuxième élection consécutive, les Français devront donc choisir au second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Mais les choses ont changé en cinq ans : “Le scénario est différent de 2017 et s’annonce plus compliqué pour Emmanuel Macron. Marine Le Pen a aussi un positionnement différent : elle a montré que ses mesures sont chiffrées et réalistes, il y a une volonté de montrer le sérieux de sa démarche, ce qui avait pu paraître différent en 2017. Elle a aussi changé certains aspects dans son programme et sa communication, vers un public relativement ignoré ces dernières années. Marine Le Pen a commencé à parler des questions de pouvoir d’achat et a capitalisé dessus”, analyse le politologue du Cevipol.

“Cette fois, Emmanuel Macron a un bilan qu’il doit défendre. Cela s’annonce plus compliqué pour lui. Car beaucoup des ralliements ne se font pas sur sa politique, mais sur une question de barrage à l’extrême-droite”, ajoute Robin Lebrun.

Plusieurs candidats éliminés au premier tour ont ainsi appelé à voter pour Emmanuel Macron afin de faire barrage à l’extrême-droite. Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), troisième du scrutin avec 21,95% des voix, a pour sa part indiqué qu’il ne fallait donner “aucune voix à Marine Le Pen”. “Jean-Luc Mélenchon a voulu faire passer un message, mais c’est difficile pour cet électorat d’assumer le geste du vote pour Emmanuel Macron, comment Robin Lebrun. “Il y a une volonté de la part de La France Insoumise de peser sur les prochaines élections législatives. Ils veulent imposer une cohabitation. Il y a un appel à voter pour Macron au deuxième tour malgré tout.”

■ Interview de Robin Lebrun, politologue au Cevipol, par Vanessa Lhuillier dans Le 12h30 de BX1+.

Gr.I. – Photo : Belga/Benoît Doppagne