Deux combattantes de l’Etat islamique condamnées à 4 ans et 40 mois de prison

Deux combattantes de l’Etat islamique, devenues veuves, ont été condamnées jeudi par le tribunal correctionnel de Bruxelles à des peines de quatre ans et 40 mois de prison.

Mercredi, le juge des référés à Bruxelles a ordonné à l’Etat belge de fournir l’assistance consulaire et des documents administratifs, de voyage et d’identité à dix enfants de Belges partis combattre en Syrie. Les quatre enfants de l’une des prévenues, Nadia Baghouri (28 ans), en font partie.

Nadia Baghouri est la veuve de Mohamed Mezroui, l’un des premiers combattants en Syrie parti de Belgique en octobre 2012. La prévenue l’avait rejoint en avril 2013 avec son enfant. Le couple avait d’abord rejoint le Front al-Nusra avant de passer à l’Etat islamique.

Comme femme au foyer, Nadia Baghouri recevait de l’EI une allocation de 100 euros par mois. Depuis son départ vers la Syrie, elle a eu trois autres enfants. Mohamed Mezroui est décédé en 2018 et elle a refusé de se remarier. Elle se trouve depuis janvier 2019 dans le camp de réfugiés d’Al-Hol. Kaoutar El Azzouzi, âgée de 29 ans et originaire d’Anvers, est partie en avril 2013 avec son compagnon Abdelhakim Hamoudan en Syrie.

Selon le parquet fédéral, le couple se préparait déjà en Belgique à vivre dans une région où la charia serait d’application. En Syrie, il a rejoint le Front al-Nusra, renommé depuis 2016 en Front Fatah al-Cham. Nadia Baghouri écope de quatre ans de prison et Kaoutar El Azzouzi de 40 mois d’emprisonnement. Le tribunal a ordonné l’arrestation immédiate des deux prévenues. Toutes deux sont reconnues coupables de participation aux activités d’un groupe terroriste.

Selon le tribunal, elles se sont rendues en Syrie pour apporter un soutien matériel et moral à leurs compagnons djihadistes. Nadia Baghouri écope d’une peine plus lourde car elle a joué un rôle plus important, a estimé le tribunal.

Le parquet fédéral avait requis cinq ans de prison à l’encontre des deux femmes mais en raison de leur casier judiciaire vierge, le tribunal s’est montré plus clément.

Belga – Photo : Eric Lalmand