Des millions d’euros économisés par la Région grâce à la réorganisation des bureaux des fonctionnaires

Le Covid-19 a engendré un tournant majeur dans les habitudes des travailleurs en Belgique, ancrant davantage le télétravail dans notre quotidien. Les fonctionnaires de la Région bruxelloise n’échappent pas à cette nouvelle tendance. Et la baisse de fréquentation au bureau permet à la Région bruxelloise de réaliser d’importantes économies sur les loyers.

En décembre 2022, le gouvernement bruxellois décide de ne plus fournir que 0,6 place en bureau par fonctionnaire à temps plein pour les fonctions “télétravaillables”, avec généralisation du “flex desk”, soit l’absence de bureau attitré. Le programme se nomme “Optiris Immo” et a pour objectif de “rationaliser le parc immobilier institutionnel, optimiser les espaces de travail et générer des économies substantielles“, annonce la Région.

Un changement justifié par la hausse du télétravail et la sous-occupation croissante des bureaux. Selon le ministre bruxellois des Finances et de la Fonction publique Sven Gatz (Open VLD), interpellé cette semaine en commission des Affaires intérieures par le député Benjamin Dalle (CD&V), 6,1 millions d’euros d’économies annuelles sont d’ores et déjà actées grâce à cette réorganisation. Ces économies pourraient atteindre jusqu’à 12 millions d’euros par an “en vitesse de croisière“, d’ici 2030, assure-t-il.

Grâce à cette nouvelle norme, cinq étages ont par exemple déjà pu être libérés dans l’Iris Tower, à la gare du Nord, ce qui a permis l’installation de 895 collaborateurs de la société informatique Paradigm et de la société de ressources humaines Talent Brussels. Économie de loyer avancée par la Région : 2 millions d’euros/an pour Paradigm et 1,5 millions d’euros/an pour Talent Brussels. L’Iris Tower abrite également Bruxelles Fiscalité et le Service public régional de Bruxelles. Au total, 3 367 membres du personnel des quatre institutions utilisent 2 243 postes de travail.

Autre exemple : la Tour Astro, qui héberge Actiris, à Saint-Josse, va voir jusqu’à 234 postes de travail libérés. Cela permettra aux équipes de Brugel, le régulateur bruxellois pour l’énergie, d’investir les lieux. Économie annoncée : plus de 300.000 € d’économies par an à partir de juin 2026.

Les cabinets ministériels également concernés

Les ministres devront eux aussi se contenter de moins d’espace à l’avenir. Le “Projet Opticab” prévoit de centraliser les cabinets ministériels régionaux dans le complexe situé rue Ducale et boulevard du Régent, moyennant une importante rénovation d’ici 2029. Ce site devrait alors permettre de générer au moins 5,3 millions d’économies annuelles, selon les chiffres avancés par la Région. Mais cette rénovation a aussi un coût : 27,6 millions d’euros.

Si Benjamin Dalle salue la volonté de centralisation des cabinets ministériels, il estime que ce projet ne doit pas devenir un “projet de prestige”. “27 millions d’euros, ce n’est pas rien. De plus, ce projet doit tenir compte d’une réduction du nombre de membres du cabinet. Les hommes politiques doivent montrer l’exemple. Le CD&V plaide depuis longtemps pour une réduction de la taille des cabinets bruxellois. Pour le CD&V, ce projet doit être empreint de la même austérité.

Le ministre Gatz de son côté assure que l’investissement sera amorti en moins de six ans. Par ailleurs, il précise que l’économie globale de 12 millions d’euros par an qu’engendrera le projet “Optiris Immo” d’ici 2030 ne tient pas compte des gains supplémentaires liés à une meilleure mutualisation des ressources humaines et logistiques entre les institutions partageant un même site, et davantage encore si le Service Facilities du Service public régional de Bruxelles (SPRB) en reprend la gestion globale et rationalisée.

V.d.T. – Photo : Belga

 

 

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22 mai 2025 - 15h16
Modifié le 22 mai 2025 - 15h21

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