Des chercheurs de l’UCLouvain ont découvert une nouvelle immunothérapie pour vaincre le cancer
Une équipe de l’UCLouvain sont parvenus à neutraliser une molécule qui bloque les défenses immunitaires contre le cancer. Cette nouvelle immunothérapie décuple l’action d’une autre immunothérapie bien connue mais pas toujours efficace. Cette découverte prometteuse pourrait apporter une solution thérapeutique efficace pour faire régresser les tumeurs.
L’immunothérapie du cancer consiste à manipuler les réponses immunitaires naturellement présentes dans le corps humain pour combattre le cancer. “Souvent, ces défenses immunitaires sont bloquées par des cellules ou des molécules qui les empêchent d’éliminer les cellules cancéreuses, et la tumeur parvient à s’installer et se développer”, annonce L’UCLouvain dans un communiqué.
Sophie Lucas, aujourd’hui présidente de l’Institut de Duve de l’UCLouvain, s’est intéressée au blocage des défenses immunitaires dans les tumeurs. Elle est parvenue à découvrir la molécule GARP située à la surface des lymphocytes T régulateurs (T-REG), des cellules très immunosuppressives chez les patients atteints de cancer. Elle a compris le rôle de cette molécule GARP qui agit comme un messager pour les T-Reg en envoyant des signaux qui vont bloquer les défenses immunitaires. Ensuite, elle a développé avec son équipe des anticorps anti-GARP pour neutraliser le messager et l’empêcher d’envoyer ses signaux bloquants.
Au mois d’août, des tests ont été effectués chez des souris cancéreuses. Ils sont très prometteurs. “Si le messager est neutralisé, plus de blocage des réponses immunitaires, qui peuvent à nouveau éliminer les cellules cancéreuses. Résultat ? La tumeur régresse rapidement, à condition de combiner les anticorps anti-GARP avec une autre immunothérapie ayant déjà fait ses preuves (des anticorps anti-PD1). Le pari de l’équipe UCLouvain ? Coupler deux approches d’immunothérapies complémentaires, agissant de manières distinctes sur les défenses immunitaires, pour augmenter l’efficacité du traitement contre le cancer. Et ça marche ! “, se réjouit l’équipe de chercheurs.
A présent, il reste à réaliser ces mêmes tests sur l’être humain et peut-être apporter une solution thérapeutique plus efficace dans la lutte contre le cancer.
■ Interview et images : Elodie Fournot