Crime raciste à Schaerbeek: l’association “Habiba Ahmed” appelle à un devoir de mémoire
L’association citoyenne Habiba Ahmed Foundation (HAF), fondée en mémoire du couple de Marocains abattu le 7 mai 2002 par un sympathisant d’extrême droite à Schaerbeek, appelle vendredi à un devoir de mémoire contre le racisme et plaide pour renommer une rue aux noms des victimes.
Il y a 19 ans jour pour jour, Ahmed Isnasni et son épouse Habiba El Hajji ont été abattus par un voisin de leur immeuble, un sympathisant de l’extrême droite flamande du Vlaams Blok (ex-Vlaams belang) âgé de 79 ans, dans leur appartement de Schaerbeek.
L’affaire avait suscité l’émoi dans tout le pays. A travers l’appel au devoir de mémoire lancé sur son site web, l’association veut “rappeler la gravité de l’acte, dans un contexte où les relents de haine prospèrent désormais sous de nouvelles formes, plus diffuses et souvent banalisées“, explique Kenza Isnasni, fille des victimes, rescapée de la tuerie et fondatrice de l’association, soutenue entre autres par la princesse Esmeralda de Belgique, l’auteur-compositeur et écrivain Gaël Faye et l’auteur et metteur en scène Dorcy Rugamba.
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Une rue Habiba Ahmed
L’association plaide pour renommer une rue aux noms des victimes du crime raciste de 2002.
“L’inauguration d’une rue Habiba-Ahmed représenterait un message fort. Pour la mémoire, nommer une rue, c’est reconnaître de manière pragmatique et symbolique la richesse d’une société, son apport, son évolution, son histoire croisant les regards du passé et du présent“, poursuit-elle.
L’association HAF a entamé les démarches à travers une interpellation citoyenne du collège des bourgmestre et échevins de Schaerbeek il y a deux ans. “Entre-temps, il y a eu la pandémie, mais nous espérons bien reprendre les discussions“, ajoute Kenza Isnasni.
Belga/Photo Kenza Isnasni