Child Focus, créée il y a 20 ans, veut davantage se concentrer sur la prévention
La Fondation pour enfants disparus et sexuellement exploités a été créée il y a 20 ans, le 31 mars 1998. Elle fête cet anniversaire ce jeudi, au château de Genval, là où 25 parents d’enfants disparus ou assassinés ont signé la charte de Genval, acte fondateur de Child Focus.
Cette journée est l’occasion pour la fondation belge de revenir sur ses 20 ans d’existence, lors desquels elle a traité près de 68.000 dossiers mais aussi de regarder vers le futur, dans le but “d’éradiquer les disparitions et l’exploitation sexuelle” de mineurs. À l’avenir, elle se concentrera davantage sur la prévention et la sensibilisation de ces phénomènes, annonce-t-elle jeudi.
L’objectif premier de Child Focus, créée à la suite de l’affaire Dutroux, reste le soutien aux parents et proches d’enfants disparus ou assassinés ainsi qu’aux victimes d’exploitation sexuelle. Néanmoins, la Fondation mise depuis quelques années déjà sur la prévention et la sensibilisation, une évolution qu’elle souhaite poursuivre. “Dans les années à venir, Child Focus se concentrera plus que jamais sur la prévention de (la disparition et de l’exploitation sexuelle) par le biais d’actions spécifiques“, annonce-t-elle ce jeudi. Ces actions cibleront les “éducateurs au sens large”, soit les parents et les enseignants mais aussi les enfants et les adolescents. Des ateliers se tiennent ainsi dans les écoles primaires. “D’autres bénévoles travaillant chez Proximus et Microsoft, formés par la Fondation, organisent des sessions autour de la sécurité en ligne pour les 10-12 ans“, signale Child Focus.
“Demandez de l’aide auprès d’une personne de confiance”
Par ailleurs, “en collaboration avec la Ligue des familles du côté francophone et le Gezinsbond du côté néerlandophone, parents et éducateurs reçoivent des conseils pour mieux encadrer les jeunes” sur internet. La Fondation a également créé des sites web, lancé des campagnes et rédigé des cartes blanches notamment sur les proxénètes d’adolescents, le sexting problématique (soit l’envoi par des jeunes ou des adultes, de photos de soi osées ou dénudées, par SMS, e-mail, webcam…) et l’enlèvement parental international.
“Nous voulons transmettre un message à tous les enfants de ce pays: chaque fois que vous vous sentez injustement traités d’une manière ou d’une autre, ou juste lorsque vous avez des questions, demandez de l’aide auprès d’une personne de confiance. Cela peut être un parent, un enseignant, un moniteur, un frère ou une sœur… Vous n’êtes pas seul“, insiste Heidi De Pauw, directrice générale de Child Focus, citée dans le communiqué.
■ Texte et images de Belga.